Loin d'être opposé à son visionnage au départ, j'ai découvert avec curiosité comment, au fil des années, « Benoît Brisefer » était devenu un objet fétiche des nanardeurs. Cela avait commencé très tôt, avec une bande-annonce nous résumant intégralement l'histoire au point de ne plus vraiment avoir de raisons d'y aller, suivi d'un colossal échec au box-office, la durée extrêmement courte interpellant tout autant. C'est simple : tout le monde a l'air tellement gêné par le résultat qu'il aura fallu attendre sept ans (!!!) pour qu'une chaîne en clair se décide à le diffuser (et encore, Gulli!!!) et que votre serviteur s'y plonge. Franchement, je m'attendais à pire. Ce n'est pas un grand nanar, le film a même un petit côté modeste et désuet presque charmant, ne cherchant pas à en faire trop dans le spectaculaire.
Le souci, c'est qu'on est sur des bases très, très faibles niveau dramaturgie, le simple fait de raconter une histoire semblant compliqué pour Manuel Pradal. On se retrouve donc avec un truc très, très inoffensif, souvent sans grand intérêt, exploitant de façon catastrophique les super-pouvoirs de son jeune héros, enlevant pendant toute la première moitié le moindre suspense tant
celui-ci est intouchable, avant que celui-ci ne les perde,
nous amenant vers une direction exotique un peu plus sympa, malgré certaines incohérences totalement ahurissantes. Mais bon, on comprend bien que ces derniers vont lui revenir et que tout va redevenir beaucoup plus facile, l'humour et les dialogues souvent sans la moindre saveur ne faisant qu'accentuer cette impression insipide.
Mais le problème n°1, au milieu d'un « duo » Gérard Jugnot - Jean Reno en mode minimum syndical, c'est le choix cataclysmique de Léopold Huet pour interpréter Benoît. Il est juste... nul. Peu aidé par ses répliques, certes, le jeune homme n'a aucun naturel, semble lire un texte du début à la fin, et surtout, SURTOUT, ce petit rire supposé espiègle est juste insupportable, me donnant vraiment des envies de meurtre dans ces pires moments. Voilà. Pas grand-chose à ajouter, si ce n'est que tout ça est extrêmement plat, d'une grande pauvreté cinématographique (malgré une reconstitution convenable et quelques jolies couleurs), ne rendant très probablement pas hommage à la bande-dessinée de Peyo dont il est adapté. Pas le grand nanar craint (espéré), donc, plus un petit nanar inoffensif intégrant sans mal la longue liste des adaptations de BD franco-belges ratées. Force à elle.