Un pari visuel risqué… mais gagnant

Better Man est un film qui surprend dès les premières minutes, notamment à cause du choix audacieux de représenter le personnage principal sous l’apparence d’un singe . Pour être honnête, cette décision artistique m’a un peu déstabilisée au début : on ne sait pas trop si c’est un symbole, une métaphore ou un parti pris purement visuel. Cette entrée en matière crée un léger malaise, presque une distance, car on s’attend naturellement à s’attacher à un personnage humain.

Mais passé ce premier choc visuel, le film parvient à installer une atmosphère solide et cohérente. Une fois que l’on accepte ce choix esthétique, l’histoire devient plus fluide et on entre progressivement dans l’émotion du récit. Le personnage ,malgré son apparence, finit par être touchant, et certains passages sont même étonnamment sensibles.

La mise en scène est ambitieuse, avec une réalisation dynamique, parfois presque théâtrale, qui rappelle que le réalisateur a déjà travaillé sur des projets très visuels. L’univers médiatique omniprésent autour du personnage est traité de manière intéressante, souvent avec humour, parfois avec un certain cynisme. Les scènes où les caméras, les journalistes et les flashes envahissent l’écran créent un vrai commentaire sur la célébrité et l’image publique.

Le film connaît quelques longueurs et quelques choix un peu trop “expérimentaux”, mais il réussit tout de même à offrir un moment original, différent de ce que l’on voit habituellement. La performance globale reste forte, et même si l’apparence simiesque peut freiner au début, elle finit par servir le propos.

En conclusion, Better Man est une expérience singulière, imparfaite mais audacieuse, qui reste en tête. Une vraie curiosité cinématographique, surprenante et plutôt réussie, qui justifie largement un 15/20.