Je ne vais pas mentir, je fais preuve d'une vraie mauvaise foi avec ce film et je pense que s'il n'avait pas été réalisé par Monsieur Burton, je lui aurais peut-être mis un note légèrement moins élevée, il n'aurait pas été dans mes coups de cœurs et se serait retrouvé des places plus bas dans mon top 2015. Sauf que voilà, je me dois par le biais de ce film encourager le bonhomme Burton à mon échelle. Ce film fait par un anonyme est passable mais fait par Burton c'est une bouffé d'air frais, c'est un petit retour aux origines qui est franchement réconfortant. Parce que oui, contrairement à ce que certains pensent, je trouve que ce film est l'un des plus Burtonnien qui soit.
Enfin Burton s'éloigne de ses travers qui plombaient ses derniers films : une esthétique gothique outrancière pour faire plaisir à ceux qui ne recherchent que ça, du Depp maquillé et extravagant pour attirer les fans de l'acteurs et derrière ça des scénarios vides de sens avec un arrière goût d’artificialité. Là, on retrouve la luminosité, la minutie et la plastique d'un Edward aux mains d'argents avec une ville si parfaite dans ses bâtiments et couleurs que cela en est troublant. Et enfin revoilà notre cher héros burtonnien dans toute sa splendeur avec la subtile originalité que c'est une femme. Car oui notre chère Margaret est bien un héros burtonnien, tout les ingrédients y sont : c'est une artiste, elle est naïve, inadaptée à la société, elle est pâle comme tout, sensible, seule, triste et manipulée. Et elle représente à elle seule tout les thèmes chers à Burton. Parce que de quoi parle ce film ? D'une personne différente qu'on utilise pour faire du profit comme Edward se fait manipuler par les gens de la ville, comme Sweeney Todd se fait manipuler par la tenancière (parce que oui j'adore Sweeney Todd, qu'est ce tu vas faire ?!). Et le Walter Keanes homme qui initialement n'aimait que raconter des histoires s'est retrouvé perdu dans celles-ci et empêtré dans une spirale de mensonges n'est pas sans rappeler un certain Edward Bloom en moins tendre.
Bref je vais arrêter de juger cette oeuvre que par le reste de la filmographie de Burton parce que ce serai méchant : Le film en lui-même est bien rythmés, l'ambiance des années 60 est parfaitement retranscrite, certains plans sont bluffants et la direction d'acteur parfaite (j'ai même réussi à arrêter de regarder Christoph Waltz comme un nazi, alors c'est pour dire). Mais aussi sympa soit-il a regarder, il n'est pas non plus époustouflant, et passe plus pour un film familial qu'une vraie grande oeuvre.
En conclusion je dirai que si vous êtes fan de Burton mais déçu par ses récents film il faut se précipiter pour voir celui-ci qui prouve que derrière ces cheveux secs il reste encore la personnalité originelle de Tim Burton.