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Délaissant son style habituel macabre, Tim Burton réalise un film incroyable, un projet fou qui aura été dans les mains de Spielberg avant que ça soit le génial réalisateur de Beetlejuice qui s'occupe de ce qui allait être Big Fish. Le cinéaste est plus connu pour son amour des ambiances gothiques et des sourires d'effrois que pour ses contes de fée et pourtant, c'est cela que Burton met en scène avec Big Fish. Marqué par la mort récente de ses parents, Burton offre au monde un film d'amour.
L'amour d'un père pour son fils, d'un fils pour son père malgré l'incompréhension. L'amour entre deux amoureux, qu'elle soit fantastique (Edward Bloom et sa femme), normal (Will Bloom et son épouse) ou impossible (Jennifer pour Bloom). L'amour de l'autre, l'amour de la vie. Mais aussi l'amour du cinéma.

Big Fish est une occasion rare pour Burton de dresser une ambiance loufoque qui se veut coloré et dépeindre de multiples variantes de ce que le cinéma peut offrir au monde. Récit délirant au possible, Big Fish offre, à travers les différents récits que Edward Bloom fait sur sa vie, des univers très variés. On appréciera les références à Reservoir Dogs, au Village des Damnés, à Freaks, à Shining, aux films de guerre et aux westerns.
Les univers graphiques se suivent sans se ressembler tout en gardant une patte commune, celle de participer à ce conte de fée.

Pour autant, et tout en dressant des sous-intrigues très puissantes, Burton se focalise sur la question de l'héritage, de la transmission, de la compréhension entre un père et un fils. Véritablement essentiel comme sujet, il reste, cependant, très dilué tout le long du film. Un plaisir rare.
Evidemment on trouvera beaucoup d'autres thèmes, parfois idéalisés (la confiance en soi, la force de la volonté, l'amour pur et parfait) mais aussi plus sombres par moment (l'amour déçu et surtout le deuil). Véritable leçon de vie et tentative de vaincre la peur de la mort, Big Fish est un pur concentré émotionnel servi par un casting rare.
En effet, si les acteurs principaux sont top de chez top, on appréciera tous les seconds rôles : Missi Pyle et Steve Buscemi en tête. Chacun se donne à 300¨% sans risquer un mauvais sur-jeux, car évidemment, on est dans la sur-enchère, c'est du Burton et c'est surtout un conte de fée.
Un conte de fée qui est quand même fortement dramatique par moment, force est de constater que Burton ne fait jamais dans la demi-mesure où dans l'édulcoration.

Sorte d'exception lumineuse dans la cinématographie du réalisateur de L'étrange Noël de Mr. Jack, Big Fish est un petit bijoux, qui n'a pas vocation à changer la phase du monde, mais qui est particulièrement divertissant, particulièrement touchant, offre de multiples angles pour être vu et en même temps respire l'hommage cinématographique vibrant.
mavhoc
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le 25 janv. 2015

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