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A la dernière Nuit excentrique, il y a eu, comme d'habitude, beaucoup d'extraits de films incroyables, mais il y en a un qui m'a vraiment fait halluciner. Une séquence de Bikini boy, ou Getting lucky en VO, digne d'une BD d'Elvifrance. Je savais qu'il me fallait à tout prix la VHS.
Elle a été éditée par Kara, qui ont déjà prouvé leur bon goût en distribuant du Troma par chez nous (Rabid grannies). J'ai réussi à trouver la VHS sur Leboncoin pour 3€, frais de port inclus (alors qu'il y avait 4€ et quelques de timbres sur l'enveloppe).


Au premier abord, Bikini boy est un teen movie parmi tant d'autres, le héros est l'archétype du nerd, chemise rentrée dans le pantalon et grosses lunettes, il est amoureux d'une pom-pom girl, qui quant à elle, veut sortir avec le sportif.
Les trois personnages sont de simples clichés, sans aucune substance : il n'y a ni charisme de la part des acteurs, ni aucune originalité dans l'écriture permettant d'attribuer une quelconque personnalité aux protagonistes.
La seule chose qui distingue le nerd de toutes les figures comme lui qu'on a vu si souvent au cinéma ou à la TV, c'est qu'il est adepte du recyclage, il se déplace même avec deux gros sacs poubelles à l'avant de son vélo.
Dans les 80’s, notamment avec les films de John Hughes, les teen movies représentaient plus ou moins fidèlement les affres de la vie adolescente ; à partir des années 2000 par contre, il y a eu un aspect bien plus dérisoire, le teen movie étant devenu un synonyme de films gras, excessifs, caricaturaux. Bikini boy se situe entre les deux (littéralement, il a été fait en 1990), c’est à dire que vu comme les personnages sont creux, le film n’a aucun propos à livrer, et en même temps il n’y a même pas de dimension parodique.
Je n’ai pas bien saisi quel était le ton que le réalisateur voulait adopter dans des scènes spécifiques, même si quand on prend le film dans son ensemble, on comprend que c’est censé être une comédie. Il y a des scènes qui sont juste étranges, gênantes même, comme lorsque le jock et la cheerleader s’apprêtent à baiser dans l’herbe, mais juste devant la sortie des vestiaires des joueurs de football. Ca n’a pas de sens, mais ce n’est pas assez absurde pour passer pour de l’humour, et pour rajouter de la confusion, on a un montage alterné avec le nerd qui se fait charrier dans les vestiaires ("préposé aux vestiaires, préposé aux vestiaires !"), et sur le couple une musique presque angoissante.
Il y a de nombreux allers-retours entre les deux scènes simultanées, rendant le rythme vraiment mou au lieu de le dynamiser, et l’ensemble encore plus embarrassant à voir.
Et exactement le même effet se produit plus tard, lorsqu’on alterne, pendant des plombes, entre le nerd tout seul dans sa voiture au drive-in, et l’autre couple qui se pelote dans une autre voiture…
Preuve que les personnages n’ont vraiment aucune consistance, la fille se rend compte que le sportif est un porc (enfin bon, au bout d’un moment il essaye de la violer), et que le nerd est un gars bien ; c’est déjà bien ridicule et cliché, mais la façon dont elle s’excuse auprès de lui est très peu naturelle. Après un rencard seulement, la fille tombe amoureuse de lui, alors que durant un des rares échanges entre eux auxquels on assiste, le héros se montre coincé tandis que l’autre agit en bad girl ; ils ne sont clairement pas faits l’un pour l’autre, et jamais on n’explorera vraiment les raisons de leur attirance commune (non pas que j’en attendais grand chose de ce côté-là).


Mais en quoi Bikini boy sort du lot, alors ? Eh bien alors qu’il tente de jeter une bouteille de bière à la poubelle (oui, il n’y parvient pas), le nerd découvre à travers le goulot un leprechaun coincé dedans. Enfin, un leprechaun… un ado qu’on ne verra qu’en vue zénithale, à travers un trou, et qui ne sortira de sa prison de verre qu’après avoir exaucé 3 vœux. Oui, le réalisateur/scénariste ne devait pas connaître la différence entre un génie et un leprechaun, qui est aussi des fois désigné comme étant un "lutin".
Et heureusement pour le nerd, ce lutin ne sait pas compter, il lui exauce plus de 3 vœux ; j’ai pas trop compris comment ça fonctionnait. Mais il fait vraiment des vœux à la con : se transformer un chat (il se fait caresser par la fille), ou obtenir la bonne clé pour réparer un vélo.
Et c’est là qu’on a la séquence épique que j’évoquais, celle qui m’a fait savoir que je devais voir ce film : pour faire court, le nerd est rétréci, et se retrouve par accident à l’intérieur de la culotte de la fille dont il est amoureux. On voit alors l’acteur empêtré dans un linge blanc gigantesque, au milieu de poils énormes… Et il essaye de remonter à la surface.
C’est une certaine forme de pénétration…
C’est hallucinant, mais comme tous les gags du film, ça traîne terriblement en longueur.
Bon, ce qui est marrant, c’est que la fille retrouve ensuite les lunettes du nerd dans sa culotte, et se demande pas comment c’est arrivé là.
Une autre source d’embarras fournie par le film, c’est de voir comme la pom-pom girl devoir se soumettre à toutes ces scènes bizarres, avoir sa culotte filmée si souvent ; concernant le jock, il retire son t-shirt dès qu’il en a l’occasion, je crois qu’il passe la majorité du temps torse nu dans ce film.


Bikini boy ne sera, par la suite, jamais aussi drôle que durant cette séquence, et sur la fin ça se barre totalement en couilles. Le héros se débarrasse du génie/lutin/leprechaun, il est soupçonné de dealer de la drogue, lui et la pom-pom girl se marient, puis le jock revient, ils se battent avec des brochettes, et à un moment il y a un indien debout sur deux chevaux en même temps, qui sort de nulle part. Ca n’a pas plus de sens que ça dans le film.
C’est à croire que le scénariste n’en avait plus rien à foutre, et n’a pas eu à se heurter aux contestations du réalisateur, puisque c’est lui aussi qui occupe ce poste. C’est juste bizarre que les producteurs n’aient rien dit, mais bon, quand on voit les autres films qu’ils ont financé…


La plupart des acteurs n’ont rien fait avant ou après Bikini boy, le réalisateur (qui étudiait encore à l’université qu’on voit dans le film, quand ça a été tourné) n’a fait que des conneries du même acabit, portant des titres comme "Bikini house calls" ou "Bikini med school". Et quand on se penche sur les membres de l’équipe de tournage, on peut voir qu’il y a un tas de faux noms aux jeux de mots douteux : Richard Jispurter, Jack Hoffman, Hans Jobb, etc.

Fry3000
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le 2 oct. 2015

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Wykydtron IV

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yondragon
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