Tinder Surprise

Après avoir fait se côtoyer Frankenstein et Jesse James dans l'improbable Jesse James Meets Frankenstein's Daughter, le réalisateur William Beaudine continue joyeusement de faire matcher dans d'impensables rencontres légendes de l'ouest et créatures mythologiques avec ce Billy The Kid Contre Dracula .Le résultat est une curieuse série B pas palpitante qui ne rendra pas plus hommage au célèbre cow-boy qu'au légendaire vampire.

Nous voici donc dans l'ouest américain avec un Dracula qui tente de trouver une nouvelle épouse ayant visiblement épuisé le quota de vierges en Europe. Le vampire jette son dévolu sur la douce et belle Betty sauf que la jeune femme est proche de se marier avec Billy The kid l'une des plus célèbre gâchette de l'ouest...

Avec un tel sujet on est d'emblée certain de passer un bon moment et les quelques premières minutes du film donne le ton : Une chauve souris en plastique qui s’agite péniblement dans le ciel, un couple qui essaye de s'endormir en nous faisant croire qu'il fait nuit alors que l'on est en plein jour, une jeune fille qui porte déjà à son cou des traces de morsures avant même que le vampire pointe le bout de sa cape et d'un coup notre Dracula à barbichette apparaît comme par magie et nous fait le coup des gros yeux à s'en faire sortir l'orbite du globe oculaire .... Et ce n'est que le pré-générique !!! Malheureusement le film n'aura pas tout du long cette candeur de rester délicieusement mauvais même si il offre dans un global ennuie de nombreuses occasions de sourire.

Si le personnage de Billy The Kid n'est pas traité avec beaucoup de respect historique puisqu'il devient un gentil fermier à chemise verte pomme de 35 ans alors qu'il devrait être mort et enterré depuis longtemps il pourra toujours se consoler en regardant ce que le film fait du mythique comte Dracula. Visiblement pas très armé pour tourner de nuit ou même essayer de nous le faire croire, le film se passe tout le temps de jour et du coup les vampires ne sont plus vraiment des créatures nocturnes. Notre brave Dracula interprété par John Carradine se balade donc tranquillement en pleine journée et quitte à dépoussiérer le mythe (ou le sodomiser ??) , pas de dents de vampires mais des dons d'hypnotiseurs et donc une très amusante tendance à faire les gros yeux tout le temps et à la moindre occasion. Le film utilise tout de même l'histoire du reflet dans le miroir pour piéger notre brave vampire mais lorsque notre bon Dracula se retrouve victime de ce stratagème il se sauve en courant et en miaulant comme un chat (??). Ce Dracula là mérite sans doute de figurer parmi les plus foireuse interprétation du mythe.

Dommage que ce bon William Beaudine n'est pas poursuivi par la suite dans ces rencontres improbables et ses mashups hasardeux , j'aurai bien signé pour un Geronimo contre la Momie, un Custer contre le Loup Garou ou un Joe Dalton contre le Dr Jekyll ...