Black Box Diaries raconte l'histoire de la réalisatrice Shiori Ito, victime de viol en 2015 par un homme puissant, proche du premier ministre Abe. Seule contre tous et confrontée aux failles du système médiatico-judiciaire, la journaliste mène sa propre enquête, prête à tout pour briser le silence et révéler la vérité.
Shiori Itō éclaire avec simplicité et acharnement les nombreuses zones d’ombre de la société japonaise moderne concernant les questions de violences et harcèlement sexistes et sexuels faits aux femmes et leur perception dans l’espace public. Les preuves à charge s’accumulent à une vitesse alarmante et rendent la quête d’Itō encore plus dantesque. La pubication de son ouvrage "Black Box" fait évidemment écho à l’enquête retentissante publiée en octobre 2017 par le New York Times qui amorce à l’échelle planétaire le mouvement #MeToo.
Shiori Itō devient une figure contestataire et contestée dans son propre pays, où la libération de la parole ne prend pas. Si le cas d’Itō est si « révolutionnaire », c’est parce qu’elle fait partie du pourcentage infime de femmes au Japon qui ont rendu l’histoire de leur agression publique et l’on fait à visage découvert.
Filmé à la première personne, souvent en caméra selfie, sous un régime d’images allant du smartphone, à la vidéosurveillance terrifiante, jusqu’à de l’archive d’État, ce documentaire flirtant presque avec le thriller paranoïaque.
Cependant, malgré l'espoir qui découle de ce film, le fait que Shiori Ito se soit éxilé au Royaume-Uni et que son documentaire Black box Diaries ne trouve toujours pas de distributeur au Japon, prouve bien que la lutte contre le patriarcat est loin d'être gagné...