Alors qu'Halloween approche je jette mon dévolu sur Black Christmas, film méconnu mais précurseur, à ce qu'il paraît, de tous nos bons (ou moins bons) slasher movie.
De toute évidence le film démarre sur les chapeau de roue avec un tueur en vue subjective qui se mettrait bien quelques nanas sous son couteau, on voit d'ailleurs de suite que le film a déteint sur Maniac, arrivant plus tard sur nos écrans, que ce soit par la subjectivité ou la personnalité du tueur.
Comme tout bon slasher movie, on entre dans le vif du sujet avec un meurtre ; la déception arrive pourtant bien vite quand la soirée, qui avait pourtant si bien commencé, s'efface au profit d'une nouvelle journée. Le film n'est donc pas un huit clos, mais je trouve le déroulement de la disparition assez crédible pour ne pas gâcher mon plaisir.
Pour ce qui est des personnages, sororité oblige, on a la brochette habituelle, de la bonne copine à la délurée, mais ce n'est pas la dessus que j'attends du renouveau. Le problème c'est que la série de meurtres ne sera jamais vraiment une série de meurtres puisqu'on se focalise surtout sur une disparition et donc sur une enquête. Et pour mieux installer sa fin, le film prend des libertés avec les longueurs. Même si on comprend pourquoi on a autant suivi tel personnage à la fin, pendant le film on se contre-carre un peu de la vie des belles étudiantes.
Le point positif à tout cela c'est qu'en effet on voit naître les ficelles du slasher, le côté cru des dialogues téléphoniques avec un pervers (mondanités salaces sortant tout droit de L'Exorciste) suffisant à créer une tension. Néanmoins comme on est plus en 1974, et qu'on en a vu passer du slasher (et parfois même de l'excellent), on est en droit de s'ennuyer fermement quand l'action ne décolle pas et quand la vague de crimes tarde à venir. Alors c'est bien joli la suggestion, mais c'est pas ça qui fera monter le tensiomètre. Seul véritable tour de force à noter cependant, c'est l'humour, avec déjà la caricature du flic con, ici tourné en dérision et vraiment jouissif.
Toutefois on ne peut pas dire qu'on ne savait pas où le scénario allait nous mener, ou qu'on a grave flippé, c'est tout juste si on peut dire qu'on a vu un des premiers slasher, yeah...
Enfin que je vous rassure ce n'est pas parce que c'est vieux que c'est dépassé, la preuve avec Massacre à la Tronçonneuse, qui lui aussi fête ses trente ans et qui n'a pas pris une ride.
LuluCiné
5
Écrit par

Créée

le 1 nov. 2014

Critique lue 897 fois

9 j'aime

LuluCiné

Écrit par

Critique lue 897 fois

9

D'autres avis sur Black Christmas

Black Christmas
oso
7

La trouille au bout du fil

Avec un film comme Black Christmas, on se rend compte du gap d'inspiration qui sépare notre génération de celle des années 70. A l'heure où le cinéma de genre n'est peuplé que par des bobines bas de...

Par

le 15 oct. 2014

39 j'aime

11

Black Christmas
MrOrange
9

Critique de Black Christmas par MrOrange

Qu'est-ce qu'il y a de plus formidable qu'un film se passant le 25 décembre faisant un contraste entre son ambiance noire et les décors enneigés ainsi que des musiques de Noel ? Quoique soit le...

le 30 août 2013

25 j'aime

5

Black Christmas
JimBo_Lebowski
7

Le père des slashers

Considéré comme le premier slasher de l'histoire du cinéma et étant une source d'inspiration pour bon nombre de cinéastes d'horreur ce "Black Christmas" a forcément attisé ma curiosité, et le...

le 21 août 2014

21 j'aime

5

Du même critique

Memento
LuluCiné
5

Critique de Memento par LuluCiné

Les adorateurs suprêmes de Nolan ne citent que Memento comme référence. Pour tous les autres n'ayant pas un avis surdosé sur le réalisateur, le film vaut le coup d’œil pour son montage décousu...

le 26 nov. 2014

32 j'aime

4

Hérédité
LuluCiné
5

Critique de Hérédité par LuluCiné

Et voilà qu’on nous refait le coup du renouveau du film d’horreur, et cela à bon escient car c’est pour mieux s’éloigner du produit ultra fabriqué surfant sur la vague du marketing et du jump-scare...

le 18 juin 2018

26 j'aime

2

Knight of Cups
LuluCiné
3

Critique de Knight of Cups par LuluCiné

Mieux vaut savoir à qui on a affaire quand on va voir un film de Terrence Malick, son cinéma n'est pas à la portée de tous mais garde un mysticisme et une palette des sensations qu'on aborde toujours...

le 25 nov. 2015

21 j'aime

2