Black Phone 2 par Sofian DeRochdi

T’as vu Black Phone 2 ? Finn reste traumatisé par son passé et Gwen est hanté par des cauchemars de garçons traqués dans la montagne. Après le premier opus qui était vraiment bon, quelle surprise d’avoir une suite. J’ai vu énormément de critiques très négatives pour ce film. Et clairement, je ne les comprends pas. Ce n’est pas le film de l’année, ce n’est pas génial, mais j’ai passé un vrai bon moment durant ma séance. Un bon film avec une ambiance réussie et de bonnes idées.

Ce n’est pas de l’horreur comme beaucoup l’entende, à savoir un film qui fait peur via des sursauts. Ici, on est plus face à un thriller mélangeant l’épouvante et le surnaturel. Ça reprend quelques classiques des slashers, avec beaucoup de références. On a donc un déroulement assez classique, des révélations plus ou moins prévisibles, on ne sera pas surpris par les événements. Avec des thèmes récurrents comme le traumatisme ou le deuil. Le concept du téléphone est beaucoup moins utilisé ici, dommage. Mais il est remplacé par la mécanique du rêve, bien plus intéressante, plus impactante et très bien utilisée ici. C’est plus sombre et plus violent que le premier. L’ambiance est poisseuse et malsaine, et certaines scènes sont assez gores.

Ce film prend son temps, ça pourrait paraître long pour certains, mais il fallait bien développer le lore et installer une certaine atmosphère. De plus, ça permet de bien développer cette histoire et les liens entre les différentes personnages. Le duo frère et soeur est bien développé, que ce soit leurs émotions, leur psychologie, on établit des liens même avec leur mère. Et bien sûr le personnage de Grabber a le droit à un vrai développement très intéressant, le mythe autour du personnage est bien travaillé. Dans celui-ci, le film tourne plus autour de la soeur que du frère. Par contre, les personnages secondaires ne sont pas assez exploités, j’aurai aimé en apprendre plus ou du moins qu’ils servent plus à l’intrigue.

Niveau réalisation, il y a de vraies bonnes idées. La mise en scène est bien pensée, les décors sont plutôt crédibles, les effets spéciaux sont plutôt réussis. L’excellente idée, c’est d’avoir utilisé une caméra style Super 8 pour les rêves, ce qui donne un aspect poisseux à l’image. On a l’impression de voir une vieille VHS, ce grain à l’écran est parfait. Le cadre enneigé change bien le ton du film, ça renforce le côté solitaire et effrayant. Niveau son, c’est très immersif, ça fonctionne vraiment. Et le casting est crédible, en tout cas pour le duo principal. Mason Thames et Madeleine McGraw sont surprenants, surtout cette dernière.