There are motherfuckin' snakes in this motherfuckin' title !
Dire que je ne sentais pas ce BSM est la moindre des choses.
Image vieillie, musiques des seventies, deux acteurs connus pour leurs passages réguliers vers l'indépendant et l'underground dans un film qui s'affiche ouvertement hard avec Samuel L . Jackson qui enchaîne une Christina Ricci à moitié à poil. Tout sentait la démarche marketing pour faire du Tarantino, sans la présence de ce dernier, afin de rameuter le chaland en manque du maître aussi poilu de la main qu'un Hobbit l'est des pieds.
Mais il ne faut pas vendre la peau de la nympho avant de l'avoir tirer, si je peux me permettre cette expression de circonstance. Le film entre cash dans le vif du sujet. Christina Ricci tout nibards dehors, Justin Timberlake en train de se la faire et 5 minutes plus tard, un au revoir. Et oui, le cher blondinet va amener le Sexy Back à la guerre, pour défendre son pays. Bien sûr, ils se jurent fidélité, même si la douce le supplie de ne pas partir... Il aurait mieux fait de l'écouter.
Le premier quart d'heure présente bien les deux personnages principaux. D'un côté, la miss Ricci est une vraie nymphomane. Au sens maladif du terme, elle ne peut s'empêcher de se frotter au moindre mâle qu'elle croise. Malheureusement dans son petit village de bouseux, ça fait tâche. Et c'est le cas de le dire parce qu'elle est aussi visitée que la Tour Eiffel dans son tier-quar. Enfin, cela dérange pas grand monde et surtout pas le spectateur masculin qui s'étonne de voir autant de fois la poitrine dévêtue de l'actrice au charme si particulier. A ce propos, autant le corps est nickel que la tête commence à accuser le poids des années et surtout la longueur des rails de coke...
Enfin, reprenons les présentations. De l'autre côté du ring donc, Samuel L. Jackson en bluesman déconfit. Il faut dire que se faire piquer sa femme par son frère, ca vous coupe l'harmonica. Depuis, Laz' (son nom dans le film pour les moins perspicaces d'entre vous) joue de la gratte seul dans son pieu et n'ose plus affronter un auditoire. Ce qui nous permet d'admirer le beau grain de voix du monsieur.
De la rencontre des deux, puisque leur chemin doit bien se croiser, naîtra une amitié peau de vache qui poussera les deux à s'améliorer et à guérir de leurs démons : la baise effrénée pour l'une et l'antipathie pour la terre entière pour l'autre.
BSM peut paraître comme un mauvais copieur du père Quentin en tapant dans son fond de commerce. Mais ça, c'est surtout la faute du marketing. En réalité, il dispose d'une réalisation pétrie de bonnes idées laissant la place à la musique malgré une overdose de fonds noirs. Si le rythme est bien géré dans la première heure, la deuxième moitié se dégrade et on aurait aimé des coupures, surtout dans les scènes avec Justin Timberlake qui niaisent* l'ensemble.
*du verbe niaiser, rendre niais ©
Pas inoubliable mais bon film du dimanche soir pour autant, BSM se regarde avec plaisir et sert quelque chose de différent. Même si le postulat de départ de la chiennasse attachée ne tient qu'une heure... Les situations sont assez variées pour garder l'oeil ouvert et les nombreuses scènes chantées, au moins 15 minutes en tout, ne plombent pas le film. On regrettera une fin convenue et des longueurs qui n'étaient pas attendues à cause d'une bande-annonce trop enlevée qui laissait parler la poudre.
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