Blade of the Ennui Mortel

Je n'ai pas lu le manga l'Habitant de l'Infini donc je ne peux que me contenter de le juger seulement en tant que film et pas adaptation, et c'est pas terrible.

Manji, Ronin, un samouraï sans maître, se fait embaucher gratuitement par Rin, une gamine en quête de vengeance dont le père s'est fait tuer à la loyale au cours d'un duel avec Anotsu, le chef d'une nouvelle école d'escrime du nom d'Itto-Ryu. C'est du classique, adversaire après adversaire, les deux se rapprochent de leur objectif et tout est bien qui finit bien.

Les personnages sont très peu crédibles.
Manji est un samouraï en peignoir qui se balade avec 45kg de sabres, shuriken et autres lances visiblement rangés dans son cul, rendu immortel par des vers que lui a donné une vieille très mal maquillée (selon ma théorie, il les a plus probablement chopés avec le choléra en buvant de l'eau croupie à même le sol dans la foret). Il suit Rin parce qu'elle lui rappelle sa sœur défunte et exécute ses quatre volontés,pourtant il essaye en vain de paraître détaché et insensible, arborant la même expression constipé que sur l'affiche du film (ou alors c'est l'un de ses sabres qui lui remonte un peu plus profondément dans l'anus quand il s’assoit).

Rin est une pisseuse qui entre dans l'adolescence, elle adore faire des grands gestes inutiles quand elle lance ses petits morceaux de bambous, et crier, oh ça oui elle adore crier. C'est insupportable, sa voix est insupportable, j'ai prier pour qu'un méchant lui tranche vocale mais non, et elle hurlera de sa voix stridente jusque dans les dernières scènes du film.

Anotsu fait office de grand méchant, qui se bat avec une hache en caoutchouc, mais doit faire semblant de la faire paraître lourde. Ses objectifs sont peu claires, visiblement déçu que son grand-père se soit fait exclure d'une école de sabre parce qu'il se bat avec une hache (sapristi), il décide de devenir la seule école de sabre ou on se bat avec beaucoup de choses mais très peu de sabres (Itto-Ryu signifie école du sabre unique mais on est pas la pour sabrer l'histoire).

On à quelques césars à remettre parmi nos personnages secondaires. Oscar du meilleur personnage glauque pour le samourai masqué du début qui se balade avec des tètes sur les épaules, qui a un complexe d’œdipe inversé,puisqu'il à tué la mère de la gamine mais veut s'accoupler avec cette dernière, et à un vilain coup de soleil sur le visage (son fils sera à l'origine de la création des visières intégrales pour les vieilles japonaises). Oscar de la pire coupe de cheveux pour le deuxième samourai qui maîtrise le terrain à défaut de maîtriser son gel vivel dope. Oscar du meilleur flop pour la geisha guerrière qui se rend compte après avoir battu Manji que "oh non je suis méchante, c'est pas bien d’être méchante, je m'en vais" et qui finira garni de plomb dans la boue, oubliée de tous. Oscar du cancer de la gorge, pour le deuxième immortel, qui avait l'envie et les moyens de se suicider mais attendait de bien souffrir avant histoire de rendre ça mémorable.

Le film nous réservera quelques moments awkward, mais est très ennuyeux, aucune tension dans les combats, le héros n'est pas un très bon combattant par ailleurs, puisqu'il ne gagne aucun duel sans avoir auparavant reçu un coup mortel paré par son immortalité. Les scènes d'émotions n'ont d'ailleurs pas de musiques, ce qui nous laisse le plaisir de profiter pleinement des meilleurs cris de Rin. Le meilleure moment du film restera clairement papi onigiri qui mange ses boulettes avant d'entamer une petite sieste post-mortem digestive.

Je conseille d'avoir un bon recul pour regarder ce film, je suis habitué aux expressions des acteurs asiatiques mais le coté grosse production du film accentue encore plus l'acting laborieux . 4/10 ça peut paraître beaucoup compte tenu de la critique mais j'ai du mal à enfoncer ce film hybride, né d'un inceste entre un cinéma traditionnel et décalé et une grosse production aux normes antagonistes.