Ma foi oui, je suis satisfait !
Et ce n'était pas forcément gagné d'avance. J'ai regardé Blade Runner premier du nom il y a de cela une dizaine de jours pour me préparer à l'une des plus grosses sorties de l'année et je dois avouer que j'ai été très déçu. Pourtant j'étais toujours aussi pressé et plein d'espoir pour la version de 2017. Parce que Ryan Gosling, parce que Denis Villeneuve, la promo qui a bien fait son boulot etc...
Donc je résume : je n'ai pas vraiment aimé le premier, j'ai beaucoup d'attentes en ce qui concerne le deuxième, parfait cocktail pour être déçu aujourd'hui aussi.


Toujours est-il que 10h30 du matin pétante, le cul enfoncé dans mon siège, je trépigne d'impatience.
Les lumières s'éteignent et c'est parti mesdames et messieurs, le spectacle va commencer.


Et quel spectacle ! Ce film est d'une beauté ahurissante. Vraiment, si il ne repart pas avec l'Oscar de la meilleure photo dans l'escarcelle faudra s'interroger sur la sobriété des juges. Mais j'extrapole.


Ce film est tout ce que devrait être une suite réalisé des années après la première oeuvre. Des clins d'oeil, des hommages, le tout sans trop en faire, sans tomber dans le fan service dégoulinant, et apportant une véritable plus-value, en faisant une oeuvre à part entière et qui se suffirait presque à elle-même si ce n'était pour le scénario intimement lié à son prédécesseur.


Car on retrouve cette ambiance morne du Los Angeles du futur déjà imaginé par Ridley Scott en 82, une ville grise, dont les seules touches de couleur proviennent des hologrammes publicitaires. Cette ville est la même dans 2049. Mais cette fois on s'en extirpe, à la suite de l'agent K ( Ryan Gosling), à la recherche de sa propre humanité, dans une décharge dont émane des souvenirs d'enfance, à la recherche de la vérité dans la pureté de la neige, jusqu'au bout de l'espoir dans ce désert aux couleurs crépusculaires.


On court derrière cette humanité comme après une chimère, comme si elle ne pouvait être que le résultat de l'acte fondateur de la vie qu'est la naissance. Mais comme pour 2019, le spectateur est amené à s'interroger sur l'humanité par l'émotion, par les sentiments. Et par la capacité de sacrifice au bénéfice de ce que l'on croit juste. Tout cela est d'ailleurs extrêmement bien retranscrit au travers de la relation entre K et Joi.


Si 2049 est une oeuvre coup de poing tant visuellement que sur le plan psychologique elle n'est pas exempte de tous défauts. On notera des longueurs, qui, si elles sont globalement nécessaire dans un film tel que celui-ci, nous offrant des temps morts destinés à l'introspection et la réflexion, sont un peu trop nombreuses ici. Le film aurait gagné à grignoter une quinzaine de minutes à mon sens.


Enfin les bad guys sont un peu ratés, cela vaut autant pour Luv que pour Wallace, ce qui est dommage quand on voit la qualité des autres personnages.
L'agent K/Joe est une vraie réussite (et Ryan Gosling est une fois de plus impeccable, il va falloir qu'il se calme un peu parce que je suis pas loin de lancer une religion en son honneur) ; il en va de même pour Joi, et je regrette terriblement que l'hypnotisante Ana De Armas n'ait pas eu droit à plus de temps à l'écran.


Bref, Blade Runner 2049 ne m'a pas déçu, c'est un très bon film ! Et je vous encourage très très trèèèèès chaudement (visualisez moi pointant un flingue sur votre tempe) à aller le voir au cinéma. Allez-y vous verrez, vous prendrez votre petite gifle annuelle.


PS : j'ai déjà envoyé ma demande en mariage avec bague et tout le tremblement en recommandé à Ana De Armas, je vous ai devancé, pas la peine d'essayer.
De toute façon si j'ai pas de réponse c'est parce que Chronopost c'est de la merde. Voilà.

Voranon
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le 4 oct. 2017

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Voranon

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