Une histoire de frustrés qui s'avère fort frustrante

Vision tragique de la frustration médiévale, Blanche nous raconte celle d'une femme (Blanche) et du fils de son mari qui s'aiment mais ne peuvent concrétiser le père étant le seigneur du royaume. Dans cette ambiance de répression sexuelle intense se pointent les deux séducteurs : le roi et son page Bartolomeo (Jacques Perrin très jeune) qui libérés comme des échangistes modernes prennent un peu plus que leur chance avec Blanche. On est donc sur une histoire hyper badante qui ne fait qu'empirer au fur à mesure que le concours de bite entre le roi, le seigneur, le fils du seigneur et Bartolomeo gagne en intensité. Le sérieux de cette situation tout à fait mythologique est malheureusement atténué par une atmosphère de série B notamment due aux maquillages mais surtout aux dialogues, qui donne l'impression que le film a été doublé n'importe comment : ce qui ruine purement et simplement tous les enjeux tragiques.

A ce mauvais point s'ajoute le fait que le tout baigne dans un semi-érotisme incestueux assez malsain et filmé avec une complaisance annonçant la partie plus sombre de la carrière de Borowczyk (la Bête est une expérience assez atroce).

Blanche est une histoire puissante, une plongée dans le combat pour la dignité mais surtout le combat contre les pulsions, hélas complètement éteinte par des dialogues et un jeu d'acteur proche de l'amateurisme. Plus agréable pour son originalité esthétique que pour autre chose, ce film représente visiblement une transition entre le génie créatif des courts métrages des débuts de son créateur (les Astronautes, Renaissance...) et le putassier gênant dont il fera fond de commerce pour la suite de sa carrière (la Bête ou Contes Immoraux).