Cette nouvelle mouture du conte n'est pas un mauvais film, mais plutôt qu'un film qui aurait pu être bon. Si, si.
Déjà, prendre Kristen Stewart comme actrice principale, c'était une sacrée casserole. Non, parce jouer l'héroïne--guerrière-naturophile-gentille-mais-tourmentée lorsqu'on ne sait afficher qu'une seule expression, c'est aussi simple que de jouer du Racine sans savoir déclamer un alexandrin. Et quelle expression en plus : yeux grands ouverts, bouche béante, tout le corps tendu pour faire passer au spectateur son message, "JE SUIS SI INTEENNNNNSE !". Oui Kristen, tu es intense, mais tu ressemble à un Flamby au regard de bulot.
Ce qui amène logiquement au deuxième point : qui, par tous les dieux, QUI ? Qui a pensé, un seul moment, un seul instant, que Kristen Stewart pouvait être considérée, de quelque manière que ce soit, comme plus belle que Charlize Theron ? Elle est certes plus jeune, mais elle n'a ni charme, ni talent, et toute la jalousie qu'éprouve le personnage de Charlize semble complètement hors de propos et pas crédible pour un sou.
Troisième point : copier Peter Jackson en faisant des plans larges sur la bande de héros gravissant des collines sur une musique épique, c'est pas nécessairement mauvais. Et mettre ce genre d'effets de style au service d'un monde médiéval-fantastique bien sombre, c'est même une très bonne idée. Mais il n'y a aucune ampleur, presque aucun souffle épique : l'armée de la méchante reine doit être composée d'une centaine de péquenauds qui occupent un tout petit château. Un royaume, zut, c'est quand même censé être plus grand ! Quand on arrive à être moins crédible que le film de Tarsem Singh (qui en même temps, ne recherchait aucune crédibilité), c'est le moment de se pendre.
Quatrième point : le scénario est pas trop mauvais sur le principe, mais il est bourré de débilités (le frère de la reine, outre sa coupe de cheveux digne de la Mireille Matthieu des grands jours, doit être un des méchants les plus cons de tous les temps), de clichés (tout le monde va comprendre une heure à l'avance comment la méchante reine allait mourir) et de trucs incompréhensibles, comme la scène de son réveil, ou plutôt de sa résurrection, parce qu'on a droit à ...
Cinquième point : JESUS STEWART, mesdames et messieurs ! L'allégorie christique est déjà quelque chose d'assez chiant à la base, mais transformer Madame Bulot en mélange entre Jeanne d'Arc et le Christ, non. Juste NON. Ah oui, et puis, ils pouvaient pas le faire de façon encore moins subtile ? Non, parce que quand même, coller un Pater Noster au bout de cinq minutes de temps d'écran, faut le faire.
Ceci dit, il y a quand même quelques éléments qui rachètent l'ensemble et sauvent la moyenne. Esthétiquement, c'est franchement pas mal du tout, avec une mention spéciale pour la scène dans le coeur de la forêt, les effets spéciaux sont bons, et les idées visuelles sont créatives, voire impressionantes. Le casting, excepté JESUS STEWART et Monsieur Mireille Matthieu, est pas mal, avec une très bonne, même si très clichée, performance de Charlize Theron.
Et puis du Florence and the Machine au générique, ça fait toujours plaisir.