Bleu Blanc Satan, ou la pédanterie du mouton qui se prenait pour un loup.

Quelle déception de voir que Noisey, après son super portrait-triptique des One-Man bands de Black Metal américains (Leviathan, Xasthur, Striborg) et son très touchant biopic de Colin H. Van Eeckhout (Amenra, CHVE, Sembler Deah), n'a qu'un pétard mouillé à offrir sur son documentaire autour de la scène hexagonale du Black Metal.


Très enthousiaste avant la sortie du film, j'imaginais déjà de longues entrevues avec Vindsval (Blut Aus Nord), se rappelant de Ultima Thulee qu'il a composé à 16 ans ou encore une étude poussée de l'identité graphique du genre (qui pour le coup est assez intéressante). Et non, au lieu de tout ça, on se retrouve avec Hreidmarr (Anorexia Nervosa) qui fait des doigts d'honneur dans un entrepôt désaffecté et Noktu Geiistmort (Celestia) et ses pamphlets mongoles autour de l'intégrité dans l'underground.


Que dire? Si ce n'est que le documentaire légitime tout ce qu'on peut penser, sans trop creuser, de la scène française, à savoir qu'elle n'est dotée que du même folklore monotone (le "je pisse sur tout le monde" starter pack) et d'aucun talent musical. Tu t'attendais à ce qu'on te parle d'identité du Black Metal? Non non, dans ce documentaire, Dk Deviant (Arkhon Infaustus, Osculum Infame) te parle d'hymnes à l'autodestruction et de vivre dans la crasse où les bagnoles crament dans son trois-pièce de Montreuil en vapotant des grosses cigarettes électroniques goût framboise.


Et pourtant, il est temps de comprendre une bonne fois pour toute que le Black Metal français ne se limite pas au "groupuscule" Légions Noires, qui sont d'ailleurs abordées allègrement comme étant les héritiers du Black Circle d'Euronymous. En soit, qu'est ce qui est plus gênant? Que les musiciens se comportent à presque 40 ans comme se comportaient les adolescents norvégiens de la scène 90's, pire ou qu'ils n'aient rien fait au delà d'avoir sacrifier quelques ragondins dans la garrigue?


Bilan très décevant pour un documentaire qui aurait pu être au final bien mieux manoeuvré. Même au delà des invités et de leur fadeur, le documentaire n'est pas frappant au niveau de la photographie qui aurait pu rattraper le tout.

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le 2 mai 2017

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