Un titre, une affiche, ça peut vous couper tous vos moyens. C’est le cas de Bleu d’Enfer, au titre nullissime (le titre américain n’est pas mieux : Into the Blue), et une affiche qui semble destinée à un ado que je ne suis plus.

Mais la magie du cinéma opère toujours : images Blu-Ray hantant les rayons « écrans plats » de la Fnac et de Darty (Oh les jolis poissons ! Oh la jolie mer bleue !), et puis le film sur Canal+. Que je rate. Et dimanche, voilà qu’il me tend les bras au vidéo-club.

Bleu d’Enfer, c’est un peu ce que les américains savent faire de mieux. Un petit polar aux faibles ambitions, mais qui vous laisse la banane trois jours après ! L’argument est archi -classique, vieux comme le polar : un petit couple gentillet (Paul Walker/Jessica Alba) gagne chichement sa vie aux Bahamas en faisant le promène-couillons en plongée sous-marine pour touristes ventripotents. Leur rêve : découvrir un de ces milliers de galions espagnols coulés là, par dix mètres de fond. Arrive un deuxième couple moins sympa, copains de notre petit couple sympa : un avocat et sa girlfriend de la semaine. Deux blondes sur un bateau, les ennuis commencent…

Lors d’une plongée, ils tombent sur les traces de ce galion tant désiré, mais aussi sur la carcasse d’un avion rempli de cocaïne. Dilemme : pour exploiter l’épave du galion, il faudrait du matériel, de l’argent, et on n’en a pas. Et si on revendait ne serait-ce qu’un kilo de coke ?

Évidemment, c’est ridicule, ils devraient déjà être en train de prévenir la police, mais le Grand Hitch nous a déjà expliqué que le spectateur est gros pervers à qui le réalisme importe peu, et qui par contre adore que le héros se mette tout seul dans le pétrin, pour voir, justement, comment il va s’en sortir…

Une fois cet enjeu, ce dilemme moral posé, le film est donc lancé: la coke ou l’honneur ? Le galion ou l’amour ? L’ami ou l’amie ? Bleu d’Enfer va passer deux heures à répondre à ces gentilles questions, tout en rajoutant obstacles et péripéties en tout genre.

C’est l’autre succès du film : son rythme. Là où le cinéma Next Gen (Fast and Furious, Wanted, XXX) confond rythme et vitesse, vitesse et précipitation, énergie et confusion, Bleu d’Enfer va à son rythme.

Lentement tout d’abord, le temps pour le spectateur de faire le voyage jusqu’au Bahamas, monter sur le bateau, mettre le maillot de bain, et loucher sur les fesses de Jessica Alba ou le dos d’Ashley Scott. Mais petit à petit, le film va monter en puissance, pour finir dans cette apocalypse miniature qui clôt traditionnellement les polars.

Abasourdi, je me rue sur IMdB pour en savoir plus : qui est derrière cette petite perle des Caraïbes ? Bon sang, mais c’est bien sûr ! Into the Blue est réalisé par John Stockwell, qui nous avait déjà gratifié d’un Blue Crush parait-il excellent, et d’un Crazy/Beautiful qui fut, lui aussi, dans le genre romantique, une belle surprise.

John Stockwell, un garçon à suivre…
ludovico
8
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le 7 avr. 2014

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