Blood Camp
3.8
Blood Camp

Film DTV (direct-to-video) de Robert Hiltzik (2008)

Return to Sleepaway Camp (Robert Hiltzik, U.S.A, 2008)

Retour au Sleepaway Camp ! Ouai… Trop bien… Joie… Nan mais c’est la première suite mise en scène par Robert Hiltzik, le cinéaste derrière le premier volet. Donc ce sera sans doute bien… lol. 28 ans après avoir proposé un Slasher étrange et atypique, Hitlzik reviens sur l’unique succès de sa carrière, dans le but sans doute de faire la nique aux multiples suites pas fofolles. Le moins que l’on puisse dire, avec une grande assurance, c’est que c’est complétement raté.
Avant toute chose, le principal problème de ce métrage est qu’il est joué comme dans les années 1980. La direction d’acteur est complétement à côté de la plaque. Chaque comédien surjoue comme pas permis, comme dans les eighties où pas mal d’œuvre sont desservis par des jeux d’acteurs over the top. Ça fonctionnait parce que c’était un peu l’esprit de la période, cet espèce de premier degrés un petit peu burlesque.
Sauf que dans ‘’Return to Sleepaway Camp’’, qui date quand même de 2008, ben ça ne marche pas du tout. C’est même absolument horrible à suivre. Pas un comédien/ne qui parvient à livrer une prestation correcte. On dirait que l’intégralité du cast est sous crack, alimentant cette sensation d’être devant un gros ratage. Ça ne ressemble pas du tout aux productions issues de la vague de remake de la période, mais à une sorte d’hybride entre un Slasher des années 1980 et une parodie des années 2000.
Pour ce qui est de l’histoire, et bien c’est classique. Un camp d’été, des jeunes qui se font trucider, un serial killer on the loose, et une quantité inquantifiable de clichés complétement dépassés depuis trente ans. ‘’Return to Sleepaway Camp’’ on dirait un Slasher de la fin des années 80, début 90, qui aurait disparu pour réapparaitre deux décennies plus tard. Tellement tout est téléphoné, et complétement à la masse, dans le contexte de 2008.
Il y ‘a pourtant une tentative de traiter de certaines thématiques, comme la drogue, le sexe, la découverte de son corps, celui de l’autre, le sentiment amoureux, le rejet, la frustration et la solitude. L’un des personnages principaux est même victime de harcèlement. Un jeune garçon, d’environs 13 ans, sauf qu’il est plus grand que les autres pour son âge, il est sale, n’a aucune hygiène, il porte un T-Shirt blanc taché, qui vire vers le marron. Il est gros, et a un facièse peu facile. Complétement rejeté, il a son petit coin secret, avec ses amis les grenouilles, qu’il caresse avec tendresse.
Ce personnage devrait normalement être prit en pitié, mais il est tellement insupportable, il passe son temps à gueuler, à insulter tout le monde, emmerder le personnel, il est vulgaire, agressif, fatiguant. Et comme il est gros il est montré en train de manger avec exagération, du genre il se met plein de nourriture dans la bouche, ça déborde de partout, c’est sale et pas crédible pour un sou. Personne ne mange comme ça
Le pauvre est amoureux d’une jolie ado un peu plus âgée, du coup certains caïds du camps le manipule, pour se moquer de lui. Mais en fait, et c’est horrible ce que je vais dire, mais finalement il est tellement insupportable, et mal écrit, qu’en fin de compte on est plus du côté des branleurs qui le martyrisent… En vrai un gamin chiant à ce point, soit il est dans une unité spéciale, puisque ça frôle le handicape quand même, il est clairement asocial, limite sociopathe, soit… Ben c’est un personnage de fiction, et on a le droit de penser qu’il est urgent que le tueur s’occupe de lui.
Cet axe du harcèlement aurait pourtant pu avoir un intérêt, puisqu’il traite tout de même d’un sujet répandu, le harcèlement n’est pas un truc rare. Sauf qu’en fait dans le film c’est là juste pour essayer de faire croire au public que c’est lui le tueur. Mais c’est tellement évident, qu’en fait à aucun moment il est possible de croire qu’il ait quelque chose à voir de près ou de loin avec les meurtres. Ce qui fait qu’il est présent jusqu’à la fin du film. Et franchement, au bout d’un moment on en a plus rien à foutre de qui est le tueur. Une seule chose importe : que le gamin se fasse trucider. Et pas une mort rapide, mais qu’il souffre bien! On en est là…
‘’Return to Sleepaway Camp’’ c’est un métrage qui n’aurait sans doute pas vu le jour sans la vague de remake de la période à laquelle il est sorti. Et tout en jouant sur une forme de nostalgie, qui plane au-dessus de la production, Hiltzik cherche à actualiser le propos de l’original. Sauf que c’est complétement foiré. Ça n’est jamais drôle, ça n’est jamais flippant, ça n’est jamais impressionnant, c’est juste insupportable. La faute aux acteurs et aux choix artistiques des plus douteux.
Durant tout le récit intervient un policier du coin, un type petit et frêle, qui parle avec une prothèse phonatoire. Tout cela est justifié par le fait qu’il ait eu un cancer. Sauf qu’en fait, et je spoil à peine, dès le départ le personnage est louche. Ça se voit que sa barbe est fausse, il a un nez clairement en plastique, il porte toujours des grosses Ray-Ban et sa casquette de policier, qui cache son visage. Mais il est clairement féminin.
Je vous le donne en mille, et fuck les spoil pour les films de merde, en fait le policier c’est Angela Baker… Et c’était elle qui tuait tout le monde depuis le départ. Un twist complétement con et qui ne fait absolument pas sens. Puisque le flic est parfois présent sur les lieux d’un crime alors qu’il vient de se produire. Donc soit elle s’est déguisée en vitesse, soit elle agissait en tenue de flic, ce qui aurait dû lever les soupçons.
Aucune logique. Zéro cohérence. ‘’Return to Sleepaway Camp’’ c’est une insulte à ses spectateurs, un doigt d’honneur général aux amateurs du genre. Puisque forcément, un retour au Sleepaway Camp, sous la férule de Robert Hiltzik, qui en 1983 proposait un Slasher sympathique et original, ben ça donne envie. Sauf qu’en fait, avec un savoir-faire affreusement daté, et une pauvre tentative de recréer la surprise du twist final de l’original, et bien tout ce que ça donne c’est un film inutile, dont la seul angoisse naît du fait d’êre devant cette purge. Vraiment, c’est tellement mal fait et agaçant que c’en est terrifiant. Et en tant que spectateur.rice la réaction est épidermique.
Un exemple de plus que l’exploitation d’un genre a ses limites. Si à la fin des années 2000 il y a dans la vague de remake quelques œuvres efficaces à se mettre sous la dent, il y a quand même un bon gros paquet de merde. Et ce ‘’Return to Sleepaway Camp’’ est le fer de lance idéal de ces productions moisies, incapables de laisser le genre tranquille. Non, il faut surfer sur le truc, même si on n’a plus rien à raconter, il existe un public assez con pour se faire avoir…
12 ans après, toujours pas de suite ou de remake, croisons les doigts. Ha non pardon, un remake du premier film est en développement. Chouette, ça fera une œuvre dispensable de plus à ajouter à la grande collection des Slasher de merde. En vrai y’a quand même un petit plaisir coupable à regarder toutes ces œuvres dispensables. Une sorte de fascination morbide de voir jusqu’à quel point peut aller l’exploitation d’un genre, d’une franchise, d’une œuvre à succès. Et c’est rarement joli comme résultat.
Fin.


-Stork._

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le 26 févr. 2020

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