Blow Out par LuluCiné

Le méta-film de Brian De Palma vient faire écho au Blow Up d'Antonioni, son ingéniosité ira jusqu'à faire un remake où il apportera sa touche au métier d'ingénieur du son de son personnage. Et bien au delà d'une intrigue autour d'un complot, on assiste vraiment à un atelier sur comment faire un film. Il est évident que le réalisateur s'arrange avec des tours de passe-passe, les images du « flipbook » que Jack obtient en découpant les photos du magasine ne donneront certainement pas un petit film à 24 images seconde sans saute apparente, mais qu'à cela ne tienne, l'atout charme encore plus renforcée aujourd'hui du métier de monteur son rend le tout passionnant.
On notera aussi ces effets expérimentaux sur l'image où le gros plan en superposition viendra souligner la tension qui émane d'un bruit, et d'autres du même genre.
Le scénario en lui-même manque peut être d'une réelle teneur face au complot, l'intrigue est bien présente mais on est plus attiré par Jack et sa technique pour regrouper des preuves, bien que je vous accorde cette tension dans la course contre la montre qu'est la fin du film.
A souligner aussi la scène d'intro très largement inspiré du film Maniac, sorti un an avant, qui se manifeste par une approche nanar d'un film qui essaye aussi des effets expérimentaux. Aussi la caméra subjective et la respiration du tueur aura marqué De Palma au point de lui ouvrir son film.
Blow Out surprend aussi par une fin qu'on attendait pas, le film ne cherche pas à s'inscrire dans une d'enquête mais bel et bien à rester du point de vue de son personnage et de son incapacité à tout résoudre, et pour une fois on est plutôt content d'être pris à rebrousse poil.