Blue Collar réalisé par Paul Schrader, qui sortait à peine du succès en ayant été scénariste du Taxi Driver de Scorsese, est un film plutôt habile. Il s'agit d'une critique sociale sur plusieurs niveaux, réussissant à faire passer une "étude" sociale grâce à de la comédie, du polar et même du suspense donc en étant divertissant sans pourtant jamais tomber profondément dans le cinéma de genre. Trois amis, collègues dans une usine de Détroit fabriquant des voitures, sont frustrés par leurs situations professionnelles et par conséquent financières, ils décident d'agir en braquant avec des remords la caisse de leur syndicat ! Le scénario prend son temps pour en arriver là, car on nous dresse d'abord un portrait de la Classe ouvrière américaine, de l'exploitation de celle-ci par le Capital qu'on pourrait même décrire de "pousse au crime" et de la corruption syndicale, bref tout le monde en prend pour son grade dans ce Blue Collar, et fini de façon très amère dans une dernière scène symbolique ou les deux amis s'insultent racialement. Visuellement Schrader s'attache à montrer ce milieu sous un jour non romantisé, c'est crasseux et huileux, de la fumée, des étincelles et puis les bières au bar situé à côté de l'usine, on sent une volonté réaliste chez Schrader. À l'affiche nous retrouvons Harvey Keitel mais qui laisse la tête à Richard Pryor notamment pour ce qui concerne les touches comiques ainsi que Yaphet Kotto et Ed Begley Jr.

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