Notes sur le film : Cinéaste difficile à suivre, Richard Linklater alterne les projets radicalement différents à chaque film ou presque, et fait penser en ce sens à Steven Soderbergh. Pour Blue Moon, le cinéaste américain, qui alterne le bon - Before Sunrise (1995) - et le moins bon - A Scanner Darkly (2006) -, s’intéresse au parolier Lorenz Hart, et à une unique soirée qui permet de l’observer sous toutes les coutures et dans toutes les situations, avant sa mort tragique.
Séduit par cette personnalité complexe émotionnellement, et d’un intellect brillant, le spectateur peut également être renversé par les prestations des acteurs, en particulier celles d’Ethan Hawke et d’Andrew Scott. Si l’on peut se questionner sur l’aspect ouvertement théâtral du dispositif – le film se passe majoritairement dans un bar -, le fourmillement des dialogues comme la mise en scène, qui ne fait jamais ressentir l’enfermement, emportent l’adhésion du spectateur. Blue Moon, comme étude de caractère, est un film intéressant, en ce qu’il dévoile les différentes couches d’un être qui ne se montre jamais vraiment sous son meilleur jour, ni sous son vrai jour. Or, le masque qu’il porte en permanence lui sera in fine fatal.