Jacen - Trip in Asia.

Blue Swallow (2005) - 청연 / 132 min.
Réalisateur : Yoon Jong-chan - 윤종찬
Acteurs principaux : Jang Jin-Young - 장진영; Kim Ju-Hyeok - 김주혁; Han Ji-Min - 한지민 ; Yuko Fueki - 笛木優子 ; Jin Tae-Hyun - 진태현 ; Toru Nakamura - 仲村トオル.
Mots-clefs : Corée ; historique ; drame.

Le pitch :
L’histoire de Park Kyung-won, figure historique controversée des années d’annexion de la Corée au Japon. Cette jeune femme qui, toute petite déjà, rêvait de voler et s’opposait à ses parents pour affirmer son désir d’éducation, parvient dans les années 30 à rejoindre les rangs d’une prestigieuse école d’aviation nippone, où elle devient non seulement la première femme coréenne pilote, mais la plus brillante des aviatrices du Japon…

Premières impressions :
J'avais décidé pour ce soir de regarder quelque chose avec un peu plus d'aventure et d'onirisme. Un biopic romancé sur la vie de la première aviatrice coréenne, sorte de super-héroïne de la cause féministe. J'imaginais déjà les courbes gracieuses des avions des années 30 et une ambiance à la Porco Rosso.

FAIL.

Le film est composé de deux parties. La première, qui dure une bonne heure, est d'une niaiserie sans borne façon Hollywood. Cela chiale, ça aime, ça pue la musique façon grands sentiments (sans que la scène en vaille le coup). C'était tellement insoutenable que nous avons stoppé le film au bout d'une heure. Par acquis de conscience (et par insomnie), j'ai repris le film où je l'avais laissé et j'ai plutôt bien fait. La seconde partie, éminemment plus politique et dramatique est vraiment meilleure. C'est même un grand écart cinématographique car du nian-nian, on passe subitement au gore (sans dec, les tortures insoutenables, c'est un hobby en Corée ?). Si ça ne rend pas le film exceptionnel, au moins il s'y passe quelque chose.

Au-delà du film, il est intéressant de constater qu'en 1930 il fut possible pour une femme coréenne de devenir pilote civile dans une académie japonaise malgré la colonisation (1905-1945). Quand on sait à quel point le racisme anti-coréen est présent au Japon (les coréens sont toujours stigmatisés après plusieurs générations de vie sur l'archipel) et que les coréennes servaient de "femmes de confort" pour l'armée impériale, on mesure l'exploit qu'a réussi Park Kyung-won en son temps.

Hélas, dans la mémoire coréenne, cet exploit est entaché par sa coopération avec la propagande nippone et le film généra de nombreuses critiques à sa sortie. Certains coréens voient toujours en elle une traitresse, le symbole d'une femme prête à troquer sa patrie pour pratiquer sa passion. Malgré les ans, il est regrettable de constater que l'histoire de la colonisation continue de hanter la société coréenne.

Pour finir, j'aurais bien aimé dire un mot sur le jeu de Jang Jin-Young qui campe l'héroïne. Celle-ci mais a été emportée en 2009 par le cancer aussi, je préfère souligner son courage d'avoir continué à tourner des films malgré le mal qui la rongeait.