Boar
4.6
Boar

Film de Chris Sun (2018)

Petit film indépendant australien, ayant écumé les festivals de genre à travers le monde, lui apportant un petit succès d’estime, même si la critique ne l’a pas trop acclamé, le public de festival lui a trouvé du charme. Et c’est vrai que ce ‘’Boar’’, mis en scène par Chris Sun, n’en est pas dénué. Frisant par moment avec le Z, surtout au début, il s’installe peu à peu une atmosphère qui lui est propre, jamais totalement humoristique, jamais totalement sérieux.


Ce qui frappe tout de suite, même si par moment c’est un peu raté, c’est la générosité dont le métrage fait preuve. Ne lésinant jamais sur les effets gores, parfois vraiment over-the-top, totalement improbables, ou complètement cons, conférant à l’ensemble une aura fantastique. Clairement, le sanglier géant tueur, car c’est de cela qu’il s’agit, est un vrai sadique.


Sociopathe revendiqué serial killer, il prend un malin plaisir à torturer ses victimes psychologiquement. Avant de les défoncer avec ses gros sabots, les mâchouiller un petit peu, puis répandre leurs membres un peu partout.


Assumant totalement ses délires zédesque des plus fantasques, ‘’Boar’’ propose une galerie de personnage disparate, avec des gentils, des méchants, des débiles, des doux et des dingues, tous des victimes potentielles. Car les personnages n’existent que pour ça dans ce film, il n’y a il n’y a aucune autre volonté que de divertir. Avec un seul moyen : le sanglier. Ne s’aventurant pas dans une analyse poussée de l’Outback, restant focalisé sur le projet de départ, soit un monster flick goret. Et le pire c’est que ça marche.


Le sanglier est des plus dégueulasse, les créateurs de la bête se sont fait plaisir. Suintant de de sang, de pu et de sueur, rien qu’en le voyant à l’écran on peut ressentir son odeur. Il dégage vraiment des effluves de morts. Plutôt réussis dans le délire et très présent à l’écran, le sanglier l’est tout de même parfois un peu trop. Surtout lorsqu’il apparaît sous la forme de CGI un peu mal branlés. Même si ça en rajoute à l’atmosphère un peu foireuse de l’ensemble.


Mais là où le pari est vraiment réussi avec ‘’Boar’’, c’est que la bête ne fait pas dans la dentelle hollywoodienne. Elle se contrefout totalement de l’ordre du casting. Tête d’affiche ou non, elle dégomme à tour de bras, dans des séquences parfois ahurissantes, qui rappellent que le film ne se prend pas au sérieux. Avec un casting plutôt cool, Nathan Jones (qui chante du Vanilla Ice au volant, lors d’une séquence qui s’est trompée de film), Bill Moseley (Un habitué de chez Rob Zombie, qui a une tendance à taper dans la prod’ zedesque), et bien entendu l’inénarrable John Jarratt (Décidément le type est dans tous les films d’animals sauvages australien…).


‘’Boar’’ possède un petit quelque chose de sympathique, un peu nul, mais charmant. À trop vouloir en faire trop, la magie opère. Et il suffit de se laisser emporter pour savourer un moment au con qui peut s’avérer jouissif. Entre les scènes où le sanglier prémédite clairement ses meurtres, torturant psychologiquement des personnages. Et celle où Nathan Jones se bat à mains nues contre le monstre, qui lui rend coups pour coups. Dans une sorte de lutte pour la suprématie, à savoir qui sera le roi de la jungle…


‘’Boar’’ c’est un film qui vient dire que le cinéma des antipodes en a sous le capot, ne lésinant pas sur les effets, et même s’il y a une fainéantise scénaristique flagrante, c’est pas tellement grave. Parce qu’au final le métrage ne cherche qu’à raconter l’histoire d’un sanglier solitaire, esseulée dans une nature hostile, loin de tout, dont la seule récréation est la présence de temps à autres de touristes venus se perdre dans des endroits reculés. À partir de là on peut faire l’effort de pardonner les maladresses commises par Chris Sun, et profiter d’un spectacle à la con, qui ne cherche pas à paraître autre chose que ce qu’il est : un film d’horreur, avec un monstre. C'est tout.


Et en vrai, ça a l'air trop bien d'être Australien. D’après ces films de monsters, ils boivent de la bière tout le temps. Ils ont des flingues. Dans l'Outback la loi elle est... En option... Il fait beau... Tu peux tirer sur les kangourous sous prétexte de régulariser l'espèce. Et à l'occasion tu peux te faire un aborigène par accident. Il est temps que je me renseigne pour faire ma demande de naturalisation.


Australia, fuck yeah !!


-Stork._

Peeping_Stork
7
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Créée

le 27 mai 2020

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Peeping Stork

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