Boléro
5.6
Boléro

Film de Anne Fontaine (2024)

Boléro est un film de la réalisatrice française Anne Fontaine qui revient sur le genèse de l'œuvre sans doute la plus célèbre du répertoire de la musique classique, à savoir le Boléro de Maurice Ravel. Et sur cet aspect, le film traite son sujet avec un grand soin et une belle profondeur, ne cachant rien des difficultés du compositeur à honorer la commande de la chorégraphe Ida Rubistein (magnifique Jeanne Balibar), qui souhaite une musique de type espagnol pour son nouveau ballet.


Commence alors une période de doute et de relative impuissance pour Ravel (excellent Raphaël Personnaz, plein de sobriété et de contenance), qui ne semble pas passionné ni enchanté par ce projet. Et pourtant, quand on connait le résultat, on ne peut être que étonné qu'il ait été atteint avec si peu d'enthousiasme de la part du compositeur. Les anecdotes afférentes à ce processus sont passionnantes.


La mise en scène d'Anne Fontaine bien que très académique, propose souvent de très beaux plans. Que ce soit dans la maison de Ravel, ou dans le Paris de la belle époque. Le film dresse aussi la personnalité du compositeur avec précision. Notamment dans le fait qu'il était étranger aux passions amoureuses et aux élans physiques, là où sa musique savait se montrer très sensuelle. La correspondance du maestro ne permettant jamais de savoir ce qu'il en était vraiment sur ce sujet. Le personnage de Misia (sympathique Doria Tillier) mi muse, mi amante chaste, est un constant rappel des blocages de Ravel.


Cependant, le film se perd dans des flashbacks inutiles qui ne rendent pas service au montage. On sent que les auteurs ont eu envie d'être exhaustifs sur la vie de Ravel, alors que cela n'était pas forcément nécessaire. Le découverte du jazz aux Etats-Unis n'est pas vraiment exploitée dans la suite de l'histoire dans ce film. En outre, la fin, dépeignant la maladie neurologique du compositeur semblait tout à fait superflue et hors sujet, bien que exacte au niveau biographique. Il n'en reste pas moins que Boléro demeure un film agréable, qui ravira les amoureux de la musique de Ravel, et de la musique tout court.

Andika
6
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le 18 mars 2024

Critique lue 59 fois

Andika

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