Sorti en plaine vague post-Scream, Bones n'aurait pas eu les honneurs du grand écran sans l'engouement d'époque pour les slashers, sans doute été relégué comme tout film avec Snoop Dogg au rayon DTV plus adapté à sa tenue pour le moins bancale.
Sur le papier, l'idée de mixer slasher et blaxploitation, avec ce que cela charrie de propos social, n'était pas mauvaise... Mais si l'on pense parfois à Candyman, modèle avoué du film, les ambitions se heurtent à une exécution déplorable. Peu importe que l'aspect blaxploitation soit plutôt soigné (avec une Pam Grier très impliquée en ersatz de sa fameuse Foxy Brown) puisque l'aspect horrifique sombre sans cesse dans le Z pur et dur, à grands renforts d'effets bâclés au service d'un fantastique de pacotille traité par-dessus la jambe.
D'autant plus dommage que le boogeyman de service possède une certaine classe, Snoop Dogg pour une fois bien employé en cow-boy urbain charismatique, tentative d'iconisation hélas sabordée par des mises à morts fainéantes pour ne pas dire ridicules. Au final peu présent, ses rares scènes sont étirées en un long flash-back à la conclusion prévisible qui reste, néanmoins, l'aspect le plus plaisant du film.
Pas idiot dans l'idée, pétri de bonnes intentions, Bones prouve malheureusement que de bons ingrédients peuvent tourner au vinaigre entre des mains incompétentes.