Un volcan intérieur

Sans égaler l'excellence inégalable du duel entre Lauda et Hunt narré dans le fantastique "Rush", ce "Borg/McEnroe" se situe dans le haut du filet sans aucun doute.
Je lui reprocherai un manque de tension, hormis lors de la mythique finale de Wimbledon, très bien montée et résumée, ainsi qu'une narration déséquilibrée, car beaucoup plus centrée sur Borg que sur son turbulent adversaire.

Mais une fois ce parti pris (facilement) digéré, on se retrouve devant un film d'une grande qualité formelle, avec des interprétations assez magistrales de la part des acteurs, et je dirais même parfaite de la part de ce Borg éclaboussant l'écran de son charisme, ou comment rendre son personnage magnétique sans prononcer plus d'une centaine de phrases en 1h45 ! Incroyable prestation de ce suédois qui m'était inconnu jusqu'alors, habité par son modèle.

LaBeouf quant à lui trouve un rôle à sa mesure, je l'ai trouvé vrai sans en faire des tonnes, et pourtant je ne suis pas friand de son jeu habituellement. Ravi de le voir enfin excellent.
Skarsgard et Novotny sont plus discrets mais tout aussi justes.

Si le rythme est lent et la mise en scène très sobre, c'est, je pense, pour immerger le spectateur dans la tête de Borg, son passé, ses manies, ses doutes et sa force de caractère. Pour nous faire comprendre pourquoi il était un tel mur sans émotions apparentes.

En tous cas je ne me suis pas ennuyé une seule seconde, j'ai été passionné et touché par ce Wimbledon 1980 (dont je ne me rappelais pas la fin) tout autant que par les événements, par CHAQUE évènement, de leurs vies respectives ayant amené à cet instant historique précis.

Jeu set et match gagnant !