Borgman, présenté au festival de Cannes 2013 et reparti sans aucun titre si ce n'est les honneurs du jury. Dernier film de Alex Van Warmerdam, c'est un cocktail de genre qui nous est servit, oscillant entre avant-garde, thriller, théâtre et fantastique, le moins que l'on puisse dire c'est que ce film déconcerte totalement...
Dès le début on découvre un homme, Camiel Borgman (Jan Bijvoet) et deux de ces compères vivants sous terre au milieu de la forêt. Ces personnes sont recherchés par trois inquiétants hommes d'églises. Camiel Borgman part en courant et se dirige vers les beaux quartiers, il choisit une maison au hasard, sonne, et demande à prendre un bain...
Le problème est que très vite beaucoup de questions vont se poser : Camiel est-il un simple clochard ? A t-il réellement choisi la maison au hasard ? Connaît-il réellement cette femme qu'il prétend connaître ? ... Entre vérité et faux-semblants Alex Van Warmerdam s'amuse à nous perdre. Il ouvre des pistes mais ne les referme pas et tout le film est laissé en suspens pendant que cet inconnu et sa bande poursuive leur plan : mettre le désordre dans cette famille déjà bien rongée par les tensions qui y sont enfouis. Ils vont détruire le couple en pénétrant dans leur intimité, tuant (et transformant en plante aquatique) tout ceux qui se mettront en travers de leur plan (au but indéterminé). Armé d'un humour noir glaçant tinté de burlesque, "Borgman" cristallise en quelques sortes les peurs de nos sociétés modernes.
Très mystérieux, fascinant, surréaliste et étrange, un film dont on n'est pas sur de saisir le sens, ni même le propos mais qui possède ce quelque chose de suffisamment passionnant pour nous garder collé à l'écran jusqu'au bout. À la fin, quelques pistes se confirment, mais le propos est toujours incertain. Peut-être est-il question des fractions sociales de plus en plus présente en Europe... au final je crois qu'on s'en fou, le voyage vaut bien l'absence de destination.