Quiconque à un oeil rivé sur le cinéma US s'apercevra que depuis plusieurs années, la comédie est en berne. Dilué dans les blockbusters et le cinéma d'animation, le genre n'offre plus qu'une poignée de films par an, peu ont l'honneur du grand écran et encore moins celui d'arriver chez nous.
Fort heureusement, précédée de très bons échos, "Bottoms" n'est pas passé entre les mailles du filet et s'avère la meilleure prise de cette année pour Prime Video !
Le pitch est simple et accrocheur : deux lycéennes font en sorte de créer un club de self-défense pour coucher avec les pom-pom girls. Problème : elles ne connaissent rien à la baston !
Commercialement, je pourrais vous dire que c'est "Supergrave" qui rencontre "Fight Club" mais ce serait réducteur tant "Bottoms" est bien plus. C'est une admirable remise à zéro des compteurs de la comédie à l'aune du zeitgeist.
Loin d'être un pamphlet militant, "Bottoms" ancre pleinement les changements sociétaux et part du nouveau postulat pour offrir un réel vent de fraicheur. Comme "Bros" l'an dernier, le film de Seligman délaisse les gags épais pour des vannes mitraillettes, beaucoup plus smarts et acides.
D'où un tempo comique qui ne faiblit jamais où chaque punchline révèle des trésors d'intelligence et de causticité.
Si l'humour est très contemporain, "Bottoms" reste un teen-movie assez référentiel. Pas mal de gags souterrains reposent d'ailleurs sur une déréalisation du bahut, où les looks à la John Hugues, les personnages caricaturaux et les situations outrancières épousent les clichés pour mieux ironiser dessus. Même la B.O mixe Charli XCX et Avril Lavigne comme pour antidater, à raison, le film et son propos universel.
Porté par un casting qui s'éclate, "Bottoms" prolonge les vivifiants "Pitch Perfect" (dont il partage certains producteurs) tout en emmenant le genre un peu plus loin.
On espère qu'il constituera une référence pour un nouvel âge d'or de la comédie US 😉