Excavation des vertus cathartiques de la pop culture.

Deathproof est d'après moi l'aboutissement d'un projet qui traverse tout l'oeuvre de Tarantino. On pourrait dire qu'il tournait autour d'une idée jusque-là, et qu'il met enfin le doigt dessus.

Cette idée c'est de comprendre ce que la culture B ou même Z a pu apporter aux gens pour finalement être si populaire. Il est en effet étrange de voir le succès de ce genre de séries dans le passé, et le fait qu'elles soient aussi vite tombées dans l'oubli (bien que remplacées par d'autres).

Le point de vue de Tarantino est net : en recréant l'essence de cette culture de basse classe, mais avec un soin et des moyens catégorie A, il met en évidence la vertu cathartique de ce genre de récit. Il s'opère à l'écran une sorte de soulagement pour le spectateur qui peut se laisser aller à ses désirs les plus francs, notamment l'envie de vengeance et de justice personnelle.

Tarantino recrée ici, tout comme il le fera dans Inglorious Basterds plus tard, un rite sacrificiel sur grand écran, au sein d'une époque qui s'interdit toujours plus fortement d'y recourir de façon visible.

Là où il réussira à nous troubler, c'est quand nous ressentirons ce que nous avons ressenti devant Deathproof en lisant les journaux, ou en regardant la télé... voire en écoutant ce que se disent les politiciens en campagne. C'est un film qui si on prend son sujet au sérieux va beaucoup plus loin que les apparences.