Je n'aime pas toujours le traitement par l'émotion que propose Michael Moore, son côté redresseur de torts en casquette et chemise à carreaux.
Mais bon, il sait bien viser. Même si parfois, sa vision de l'histoire vire au tract politique ; même si les rencontres sont un peu scriptées/reconstituées, il y a toujours des moments où on ne peut s'empêcher d'admirer ce trublion qui coince son pied dans la porte, caméra sur ses talons, pour placer les valets des grands compagnies devant leurs responsabilités.
J'aime bien son projet de série "Corporate cops", où il plaquerait des cols blancs contre un capot de bagnole pour les menotter. Il y a aussi son "one more thing", quand il va rencontrer Charlton Heston chez lui, qui ravira tous les fans de Columbo. Ou lorsqu'il va ouvrir des portes au hasard à Toronto pour vérifier si la légende des Canadiens qui ne ferment pas leur porte à clé est réelle. Mais le gros morceau, bien sûr, c'est d'amener les deux gamins rescapés de Columbine au siège de K-Mart, grossiste qui écoule les armes, et obtient le retrait de la vente de munitions. Mais c'est là que la démarche devient un peu trop émotionnelle, un peu trop médiatisée pour moi.
Les oeuvres de Michael Moore ne sont jamais des travaux universitaires rigoureux, mais l'homme sait où appuyer pour que ça fasse mal et elles sont destinées à faire réagir.
Et c'est plutôt réussi.