--- Bonsoir, voyageur égaré. Te voila arrivé sur une critique un peu particulière: celle-ci s'inscrit dans une étrange série mi-critique, mi-narrative, mi-expérience. Plus précisément, tu es là au douzième épisode de la septième saison. Si tu veux reprendre la série à sa saison 1, le sommaire est ici :

https://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163

Et si tu préfère juste le sommaire de la saison en cours, il est là :

https://www.senscritique.com/liste/les_petites_sirenes/3094904?page=1

Et si tu ne veux rien de tout ça, je m'excuse pour les parties narratives de cette critique qui te sembleront bien inutiles...---


Nous voici arrivés à l'exercice le plus difficile, qui fait suite au visionnage le plus redouté du mois. Car si j'ai battis ce mois sirènes sur un point commun qu'avaient plusieurs films que je souhaitais ardemment découvrir, et dont j'ai attendu ou attends encore (Ponyo, j'arrive trésor) le visionnage avec espoir, il y avait parmi les pièces rapportées dont j'avais besoin pour compléter le programme un film que je n'ai pu éliminer, de par son statu culte, et pour son improbable présence au milieu des listes répertoriés « avec une sirène », malgré une préalable haine que je nourrissait envers lui depuis longtemps. Il faut dire que quand on se fait bully au collège à coup de « j't'ai cassé » pour un film qu'on refuse de voir pour sa présupposée bêtise, il y a de quoi être remontée. Mais, mois-monstre oblige, livré avec son lot de surprises, mon avis sur le film est bien plus mitigé que ce à quoi je m'attendais. Et c'est ainsi qu'on en arrive à l'exercice le plus difficile, car après avoir pendant des années jugé sans avoir vu, il me faut juger après visionnage. C'est toujours très compliqué de critiquer une comédie, et le passif que j'ai avec celle-là corse encore plus les choses. Alors voilà, brisons la glace : je crois que j'ai aimé. Certes non ce n'est pas le plus grand film de l'histoire. Pas même la plus grande comédie de l'histoire. Pas même la plus grande comédie française de l'Histoire, et même pas la plus grande comédie française de l'année. Mais la réduire au rang de comédie médiocre me semble injuste. Car au-delà de toutes ces blagues un peu lourdes qui sont devenus les tubes de la cour de récré, au-delà du sur-jeu permanent et un tantinet agaçant de Jean Dujardin, au-delà d'un sexisme outrageusement décomplexé comme seules les années 2000 savaient le faire, il y a derrière tout ça quelques graines semées, quelques tentatives et même quelques réussites. Cette absurdité ambiante, ce synopsis même qui, pris sur un autre ton, aurait pu être une pièce de Samuel Beckett : C'est l'histoire d'un type, enraciné dans la ville dans laquelle il est né, dans laquelle il a tout pour concourir à son bonheur, et qui malgré tout continue de poursuivre son rêve chimérique, qui le pousse, pour masquer sa mélancolie, à interpréter constamment le rôle qu'il a donné à sa vie, et dans lequel il est piégé. Toute la richesse et la luxure ne parviennent à combler son manque, mais quand finalement tout lui est retiré, il ne lui reste plus que son rêve, auquel il doit faire face et pour lequel il fini par se dévouer avec l'énergie désespérée de celui qui n'a plus rien à perdre. Avouons que vu sous cet angle, c'était plutôt osé d'en faire une comédie. Et le film s'en ressent parfois, versant complètement dans le mélodramatique, je crois exagéré pour tourner la situation en dérision, mais finalement avec certaines notes de justesse. Bon, en toute honnêteté, ce n'est pas ça qui me fait dire que le film n'est pas à rejeter en bloc, mais bel et bien l'humour, pas le gras et méchant, mais le bête et subtil. J'ai horreur des gens qui citent les films dans leur critique, je ne m'abaisserais donc pas à ce rang, mais je peux du moins écrire que je trouve que le gag des bruitages de sabots en arrière-plan sonore des quads sur la plage sont tout à fait symptomatiques du genre d'humour qui m'a touché dans Brice de Nice. Certes faire un film comme celui-ci c'était décomplexer tous les enfants de France vis-à-vis du bizutage, et pour cela je continuerai de lui en vouloir éternellement, mais tout de même, et surtout dans le contexte du mois-sirène (tiens, après la fausse Audrey Lamy de Peter Pan, voilà la vraie Alexandra Lamy dans Brice de Nice, on joue aux 7 familles ? Mais plus sérieusement, cette sirène là cristallise tout ce que je disais des sirènes en début de cycle, qu'elles symbolisent à elle même le merveilleux, voir le fantasme. Dans un film qui se passe dans le rapport à la mer en plus, elle était plus que bien trouvée pour symboliser l'immaturité sexuelle du personnage. On avance pas beaucoup dans le développement de ce que signifie ou peux signifier la sirène au cinéma dans l'imaginaire collectif, mais du moins c'est habilement utilisé), je ne peux que m'avouer vaincue, et jurer que jamais plus je ne jugerais sans avoir vu. Enfin sauf... Bon, J'ai encore du chemin à faire.


Zalya
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le 21 oct. 2023

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Zalya

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