Sino esthétisant

Dès la première minute, j'ai eu des doutes : le film risquait d'être long. (ça s'est confirmé)

Tout commence donc par une chute qui provoque une blessure improbable. Peu de spectateurs y verront un problème. Le cadrage minutieux, le minimalisme des formes graphiques donnent le change, et bien du plaisir au spectateur esthète. Oui mais, si un ballon provoque ma chute alors que je fais des tractions sur un terrain de sport, est-ce que mon genou peut s'en trouver écorché ? C'est peu vraisemblable. Pourquoi le film commence-t-il sur une telle énigme, qui pourra passer complètement inaperçue ? Cette chute est la cause de la rencontre des deux adolescents, un intello et un sportif, le premier s'inscrustant petit à petit dans la famille du second.

Si j'ai bien compris le film, son sujet tourne autour de l'éducation des enfants, des projections que les parents commettent sur eux, leurs attentes de réussite scolaire (thématique similaire vue récemment avec Enzo de Laurent Cantet et Robin Campillo), et du corps étranger qui est introduit dans la cellule familiale, souligné sans subtilité par de magnifiques images de biologie vue au microscope. Il n'y a pas que les images obtenues au microscope qui soient magnifiques. Les plans, les architectures symétriques, le chic des intérieurs chinois, la musique électronique de Toke Brorson Odin sont splendides. Oui mais qu'est-ce que je me suis ennuyé ! Le réalisateur ne m'a pas embarqué dans son histoire. La psychologie des personnages est trop grossière, caricaturale. L'histoire à la fois simple et peu plausible.

De belles photos suffisent à contenter mon désir de belles images, un concert, ou un site de streaming contente aisément celui de belle musique. Au cinéma, je suis prisonnier du rythme imposé par le réalisateur, et l'histoire avec ses personnages prime sur le reste. Dans Brief History of a Family, je n'en ai pas trouvé.