Les frères Hugues font partie de cette génération de cinéastes qui a avalé de la bobine avec gourmandise. Dans leurs films s'expriment de nombreuses références, leur amour évident pour le cinéma et un savoir faire technique qui n'est plus à prouver. Alors quand l'un des frangins sort son premier film en solo, je suis bien curieux de juger le résultat. C'est dans cet état d'esprit que j'ai nourri, ce soir, ma platine avec Broken City.

Et si la séance n'a pas été déplaisante, difficile de ne pas rester sur sa faim tant tout y manque d'ambition, de la mise en scène très classique au script cousu de fil blanc qui jamais ne parvient à surprendre. Et quand bien même ce n'était pas l'intention première d'Allen Hugues, elle témoigne d'une timidité de première fois lui empêchant de livrer une proposition moins calibrée. Quand dès la première entrevue entre les deux grosses personnalités qui vont se faire face tout le film, on devine comment vont tourner les évènements, on commence à redouter de trouver le temps long.

Mais ce n'est pas le cas, Hugues parvient à gérer le rythme de son film malgré son côté pantouflard. Il le doit en grande partie à son casting 5 étoiles qui comble avec aisance le manque d'intérêt global de l'histoire qui les réunit. Russel Crow vole la vedette à tout le monde dans la peau d'un Maire habilement ambitieux; personnage pourrit jusqu'à la moelle auquel il parvient toutefois à insuffler une sympathie évidente. Rôle pourtant casse figure qu'il gère à merveille sans tomber dans le cabotinage de bas étage. Wahlberg, fidèle a lui même, assure le show sans sourciller. Pour parfaire le tableau, la grande majorité des seconds rôles tient parfaitement le pavé, Catherine Zeta-Jones n'a rien perdu de son charme et c'est toujours agréable de retrouver le Coach sur grand écran.

Broken City est loin de proposer le spectacle qu'on pouvait espérer de l'une des paires de mains les plus prometteuses, techniquement parlant, du cinéma ricain contemporain. Pour son premier film en solo, Allen Hugues fait son timide et assure sa réalisation sans prendre de risques. Se pose maintenant la question de savoir si les Bro Hugues ne sont pas si complémentaires qu'en solo, il leur manque inévitablement 50% de percussion. Affaire à suivre.
oso
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le 10 juil. 2014

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