Heurts sur la ville

En voyant les autres notes et en lisant quelques critiques, je m'aperçois que j'ai tendance à surnoter ce thriller politique, un genre qui a toujours eu mes faveurs.
En l'occurrence, il s'agit plutôt d'un film noir avec un arrière-plan politique, car le véritable héros est un ancien flic alcoolique reconverti détective privé, et si les agissements du maire de New York et de son rival sont égratignés, on ne peut pas dire que la critique politique soit très approfondie ni très pertinente - contrairement à "City Hall" de Harold Becker, par exemple, bien plus fin et mordant dans son analyse en 1996.

C'est sans doute ce qui a déçu certains spectateurs, "Broken City" n'étant qu'un simple divertissement aux ambitions assez restreintes. Pour ma part, je savais grosso modo à quoi m'attendre quant aux limites du film, du coup j'ai été plus sensible à ses qualités, à commencer par son décor new-yorkais et surtout son casting impressionnant.

On retrouve ainsi Russell Crowe en maire charismatique et roublard, Mark Wahlberg en héros cabossé en quête de rédemption, Barry Pepper en chevalier blanc de la politique, Kyle Chandler en directeur de campagne, Jeffrey Wright en préfet de police indéchiffrable, ou encore Catherine Zeta-Jones en épouse volage.
Sans oublier les deux atouts charme du film : la cubaine Natalie Martinez et l'israélienne Alona Tal, très séduisantes dans leur rôle respectif de girlfriend et secrétaire de Marky Mark.

Autant dire qu'une telle brochette de comédiens permet de booster l'intérêt du spectateur pour un film prenant et efficace à défaut d'être surprenant ou mémorable.
Le scénario apparaît en effet correct mais jamais transcendant, l'atmosphère soignée mais guère originale, et la mise en scène d'Allen Hughes ("Menace to Society") fonctionnelle mais sans relief.

Bref, le genre de divertissement carré devant lequel on passe un (très) bon moment, mais qui ne laissera pas un souvenir impérissable.
D'ailleurs "Broken City" a connu un énorme bide au box-office américain...