Bubble
5.8
Bubble

Long-métrage d'animation de Tetsurō Araki (2022)

Voir le film

La petite sirène version japonaise. Un film sympathique mais pas à la hauteur des attentes.

Ma critique vidéo sur Bubble


Que vous dire sur Bubble ? Comme beaucoup d’entre vous, j’étais impatient de voir ce long-métrage depuis la bande-annonce. Surtout qu’ils nous vendaient des grands noms de l’animation (Notamment Tetsuro Araki, le créateur des animés Attaque des Titans et Death Note et Takeshi Obata, le dessinateur du manga Death Note, pour les chara-design des personnages). Et même l’univers que ce long-métrage semblait intéressant donc il y avait largement de quoi être hypé par ce long-métrage. Mais est-ce que ce long-métrage est bon ? Honnêtement oui, ce n’est pas le chef d’œuvre auxquels beaucoup peuvent s’attendre quand ils vont voir un film d’animation japonais, mais il est certain que ce film a été très travaillé sur beaucoup de points.



Positif




  • Hibiki (Gabriel Bismuth-Bienaimé) est un jeune homme renfermé qui ne repose que sur lui-même et qui cherche à comprendre quelle est cette chanson qui l’obsède tant depuis qu’il s’est réveillé d’un accident causée par l’apparition des bulles dans le monde. On peut comprendre son coté renfermé quand on apprend à le connaître, mais il a aussi un beau développement avec le personnage d’Uta avec lequel il va apprendre à s’ouvrir petit à petit.
    Uta (Lisa Caruso) est une jeune fille qui est apparue pour sauver Uta après qu’il ait failli se noyer près de la tour. C’est une fille avec un comportement assez étrange mais c’est une fille à laquelle on s’attache pour sa personnalité et son envie d’aider Hibiki (tout en nous donnant envie d’en savoir plus sur qui elle est réellement).
    Makoto (Caroline Victoria) est une chercheuse qui vit avec les Blue Blaze et qui fait de son mieux pour comprendre ce qui se passe avec ces bulles et ces toiles d’araignées qui se trouvent à Tokyo. C’est une femme attachante de part sa personnalité, presque comme une mère pour l’équipe car on voit qu’elle les apprécie beaucoup et cherche à les protéger.
    Shin (Jérémie Bédrune) est un ancien membre des Blue Blaze et leur entraîneur officiel. C’est un homme assez souriant et confiant en général mais c’est aussi un personnage attachant qui est le mieux placé pour comprendre ses recrues.


  • Que dire sur la VF de ce long-métrage ? Et bien, qu’elle a été très bien gérée. Sincèrement, la VF de ce long-métrage a été bien choisie en fonction des personnages avec des comédiens et comédiennes de doublage qui s’investissent bien dans leurs rôles. La VF est vraiment qualitative ici mais libre à vous de préférer la version VOST.


  • En terme d’émotion, on pourrait croire que ce long-métrage ne fera aucun effet, et pourtant. En effet, il y a au moins une scène qui ne vous laissera pas indifférent, même si vous saviez déjà que ça allait se passer comme ça. Après, ce n’est pas aussi touchant que dans d’autres long-métrages mais ça reste une émotion qui fonctionne.


  • Le long-métrage démarre par Hibiki qui se trouve dans l’eau et qui se fait sauver par une femme mystérieuse qu’il voit comme une sirène et qui l’embrasse. C’est une introduction intéressante qui nous donne envie d’en savoir plus sur la manière dont il est arrivé ici et ce que va donner la suite de l’histoire suite à cette rencontre.


  • Faire un parallèle des personnages principaux avec l’histoire de La petite Sirène n’est pas une mauvaise idée. Même si elle apporte quelques petits problèmes dont on reparlera après, ça reste un parallèle qui fonctionne bien dans le développement des personnages et de leur relation.


  • En terme de symbolisme, il y a quelques éléments intéressants qui fonctionnent assez bien ici. Par exemple, on a ce que représente Hibiki pour Uta, le bruit et son casque pour Hibiki, la chanson juste avant son accident… Bref, on a réellement du symbolisme très travaillé ici.


  • Concernant la mise en scène, elle a été soigneusement travaillée. En effet, quel que soit le plan qui nous est montré, on sent que la mise en scène a été très soignée sur chaque plan et qu’elle arrive bien à nous faire comprendre les choses sans qu’on ait besoin d’explication.


  • La relation amoureuse qui s’installe entre Hibiki et Uta est une relation mignonne qui évolue bien au fur et à mesure du long-métrage. Sincèrement, c’est un bel amour qui se créait entre eux en voyant que chacun d’entre eux apporte quelque chose à l’autre.


  • Vu que Takeshi Obata est présent pour faire le Chara-Design des personnages, on peut dire qu’il a fait un excellent travail. Chaque personnage de ce long-métrage ont un design très qualitatif, il n’y a rien à redire sur son travail qui est de très bonne qualité.


  • L’animation est somptueuse ! On pourra dire ce qu’on veut mais chaque plan de ce long-métrage est un régal visuellement parlant et c’est un vrai plaisir à regarder. Tout le monde sera forcément admiratif de voir une animation aussi belle à l’écran.


  • Concernant les costumes des personnages, ce sont des détails mais ce sont des costumes qualitatifs qui nous sont montrés ici, dans le sens où ils définissent assez bien les personnages. Certes, c’est un détail mais ça reste un détail qui fonctionne.


  • L’univers qui est instauré ici avec Tokyo inondé, le Battle Court ses tourbillons et ses toiles d’araignées donne place à un bel univers qui nous donne envie d’en voir encore plus sur ce comment est le monde avec ces fameuses bulles.


  • Les musiques et chansons de ce long-métrage sont magnifiques. Chaque musique est un véritable régal pour les oreilles et on en profite pleinement avec le sourire. Surtout avec la chanson d’Uta qui est la plus belle musique du long-métrage.


  • L’intrigue autour d’Uta et de son arrivée est plutôt bien gérée. Dès qu’elle arrive, on s’interroge sur qui elle est et d’où elle vient, Ce n’est pas toujours parfait mais c’est réellement une intrigue assez bien gérée pendant la majorité du temps.


  • Question évolution, c’est surtout Hibiki qui est le seul à évoluer avec l’aide d’Uta et de cette fameuse chanson qui l’obsède. En tout cas, à travers tout ce qui se passe, on sent que son évolution a été travaillée.


  • Malgré que certains éléments soient prévisibles, d’autres étaient assez inattendus et fonctionnent assez bien. Même si ces moments inattendues sont surtout liés à l’histoire secondaire dont on se fiche un peu…


  • La fin fait plaisir à voir après tout ce qui s’est passé. Malgré qu’on garde une petite part de tristesse, ça reste une belle fin qui fonctionne avec l’évolution d’Hibiki.




Négatif




  • Les personnages secondaires, vous les regardez bien et vous les oubliez. L’équipe des Blue Blaze a des membres sympathiques mais on s’en fiche un peu d’eux car le long-métrage aurait pu se faire sans eux. Mais le pire, ce sont l’équipe des Fossoyeurs. On nous les présente comme la plus puissante équipe avec leur technologie (ce qui, techniquement, est un peu de la triche mais bon passons) et on nous les présente comme des méchants alors qu’ils sont juste là pour gagner la compétition des Parkours. Après, il y a quelques personnages secondaires un peu plus intéressants et utiles mais les Fossoyeurs et l’équipe des Blue Blaze étaient dispensables ici…


  • Ce n’est pas que cet opening est mauvais mais c’est difficile de comprendre pourquoi ce film a mis un opening. Un opening colle plus pour une série d’animation que pour un film, l’ending peut passer mais pas l’opening. Après, ce n’est pas un réel défaut, c’est juste que ça fait bizarre de voir un opening dans un long-métrage comme ça (même si ce n’est pas le premier à le faire) mais bon, comme d’anciens long-métrages d’animation japonaise n’ont pas mis d’opening, ça peut faire un peu bizarre d’en voir un ici.


  • Non pas que l’histoire est mauvaise mais elle est beaucoup trop mise de coté par rapport à l’histoire secondaire liée à la compétition et dont on se fiche. Non parce que, les compétitions de Parkour, c’est sympa mais ça n’apporte rien à l’histoire principale qui est presque inexistante à coté. Il n’y a même pas de véritable enjeu lors de cette compétition, c’est à se demander si elle était réellement nécessaire, même si ça donne place à des magnifiques chorégraphies du parkour.


  • Un des problèmes majeurs de l’inspiration du conte de La Petite sirène, c’est que ça rend certains moments un peu prévisibles. Certains diront que ce n’est pas dramatique et que ça n’empêche pas d’apprécier pleinement le long-métrage, et c’est vrai, mais ça reste regrettable que certains évènements soient aussi prévisibles car on les voit venir (surtout qu’on nous spoile la fin du conte donc on le voit encore plus facilement venir après).


  • Bizarrement, on ne croit pas beaucoup à la tension pour les personnages. Même pour ceux qu’on apprécie, on a du mal à s’impliquer quand ils sont en danger. Ce n’est pas dramatique mais c’est réellement regrettable que la tension ne soit pas très réussie, même pour Uta.


  • Certaines séquences essayent de mélanger la 2D et la 3D. Et, même si on finit par s’y habituer, le mélange se voit et n’est pas forcement agréable pour les yeux. Enfin, ça reste un détail et on a déjà vu pire qu’ici mais ça reste problématique pour certains.



!!! PARTIE SPOIL !!!


Est-ce qu’on pourrait dire que ce long-métrage rappelle un peu le style habituel de Makoto Shinkaï ? Honnêtement oui. Pour autant, ce n’est pas un réel problème. Il arrive qu’on s’inspire d’une autre œuvre pour créer la sienne des fois, et c’est le cas ici. Surtout que l’équipe n’avait pas de manga pour préparer le terrain avec l’anime, ici c’est un film directement sorti sans matériau de base (à part le roman de la petite Sirène sur lequel ils ont créé leur histoire mais en y apportant leur touche à eux). Enfin bref, le fait que ce soit un style proche de celui de Makoti Shinkaï n’est pas si problématique.


Donc ce phénomène de bulles est apparu dans le ciel de Tokyo 5 ans auparavant et c’est parce qu’Uta a voulu se rapprocher du jeune Hibiki que la grande sœur de celle-ci a provoqué ce cataclysme entourant Tokyo (alors que ça visait le monde avant). C’est une origine assez inattendue et ça rappelle surtout le Roi Triton qui refusait qu’Ariel fréquente un être de la surface vu qu’ils les considéraient trop dangereux. Sauf que cette fois, ça ne s’est pas terminé comme dans le Disney mais plutôt comme dans l’œuvre d’origine (sans sorcière de la mer).


Si Uta se laisse toucher par Hibiki, alors son corps se transformera petit à petit en bulles. C’est une conséquence chère payée pour Uta et ça rend sa dernière scène encore plus touchante. Après, c’est une conséquence bien trouvée pour le fait qu’elle ait une enveloppe humaine alors qu’elle n’en ait pas vraiment une.


Donc Hibiki souffrait (et souffre encore) d’une hypersensibilité aux différents sons qu’il entend, c’est pour ça qu’il a constamment un casque sur lui. C’est une maladie inattendue mais ça explique pourquoi il reste solitaire en permanence, ça et le fait que la mise en scène donne l’impression que sa mère l’a abandonné.


Au final, on peut dire que ce long-métrage a, en effet, un petit coté décevant par rapport à nos attentes mais cela n’en fait pas un mauvais long-métrage pour autant. On a une animation magnifique, une mise en scène très soignée, un doublage de qualité (VF comme VOST), des décors de qualité, des musiques magnifiques et une belle relation amoureuse qui se développe. Après, il est vrai que les personnages secondaires sont oubliables, que certains moments sont prévisibles et que la tension n’est pas très efficace. Malgré ses défauts, c’est tout de même un long-métrage sympathique qui nous est proposé ici. Pour ma part, j’ai apprécié le visionnage de ce long-métrage malgré que mes attentes étaient un peu plus grandes que ce qu’on a eu là. Cependant, malgré que je fasse partie de ceux qui ont apprécié le long-métrage, je comprends la déception de certaines personnes, c’est juste que cela dépend de vos attentes sur ce long-métrage (notamment quand on voit le CV de l’équipe derrière).


> Originalité n’est pas forcément signe de qualité.

FloYuki
7
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films d'animation japonais et Les films les plus attendus de 2022

Créée

le 7 mai 2022

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FloYuki

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