Un reboot qui fait peau neuve... pardon carrosserie neuve


Bumblebee, il n'y a qu'un moyen de mettre un terme à ce conflit. Tu dois protéger la Terre et ses habitants.




Un nouveau départ attachant



Le monde du cinéma "Transformers" tel qu'on le connaît, qui a été construit pendant une décennie à travers cinq longs-métrages, à savoir "Transformers" (2007), "Transformers 2: La Revanche" (2009), "Transformers 3: La Face cachée de la Lune" (2011), "Transformers 4: L'Âge de l'extinction" (2014) et "Transformers 5: The Last Knight", est ainsi relégué aux oubliettes, et c'est sur de nouvelles bases que la franchise débute avec un redémarrage sous la forme d'un dérivé intitulé "Bumblebee". Pendant que Michael Bay s'est plongé dans la franchise "Transformers", en pariant sur une amélioration perpétuelle du sensationnel à travers chaque épisode, au point que la cohérence a été supplantée par un spectacle délirant devenu indigeste lors de la dernière œuvre, le nouveau réalisateur, Travis Knight, rompt avec l'approche de Michael Bay, qui reste producteur, pour offrir une vision contrastée et agréablement différente. Bumblebee représente un film grand public attendrissant spécialement conçu pour les jeunes, abandonnant la vulgarisation et la sexualisation des adolescents de Bay pour se concentrer sur quelque chose de plus émotionnel et innocent. Dans cette nouvelle aventure captivante, nous sommes transportés en 1987, alors que la planète Cybertron est envahie par les Decepticons. Sous les ordres d'Optimus Prime, Bumblebee se voit contraint de se réfugier secrètement sur Terre afin de préparer l'arrivée de ce qui reste de la résistance. Cependant, lors de son arrivée sur Terre et après un combat éprouvant, Bee perd la mémoire et sa capacité à parler, ce qui vient perturber ses plans initiaux. Se transformant en une adorable Coccinelle pour se camoufler, Bee croise le chemin de Charlie, interprétée par Hailee Steinfeld. Une amitié sincère se développe alors entre le robot et cette adolescente passionnée de mécanique, qui elle-même traverse une période difficile en affrontant la perte de son père.


Une approche plus délicate que lors des précédents chapitres, attribuée au scénario de Christina Hodson qui place véritablement cette relation au cœur de l'intrigue. Le film explore de manière intelligente cette connexion, même au détriment de l'action, afin de susciter davantage d'empathie. Au-delà de Bumblebee, l'histoire se concentre sur Charlie. Une jeune fille en proie au doute qui après la disparition tragique de son père trouve un réconfort grâce à la bienveillance de Bumblebee. En infusant des valeurs humaines centrées sur le processus de deuil et de reconstruction à travers une amitié naissante, le film acquiert une crédibilité émouvante construite sur de belles idées qui ne sont pas sans rappeler des long-métrages comme E.T. l’extra-terrestre, de Steven Spielberg ou encore Le Géant de Fer, de Brad Bird. L'aventure ne se déploie plus à une ampleur planétaire, malgré une introduction et des enjeux intergalactiques, elle se concentre désormais sur Charlie et Bumblebee, une jeune fille et un robot tous deux déconcertés et blessés qui vont mutuellement se sauver. En effectuant un bond en arrière dans le temps, cet épisode fait habilement appel à la nostalgie des années 80, en mettant en avant des références qui nous enchantent sans pour autant tomber dans l'excès de clins d'œil et de sentimentalisme facile. L'utilisation de la musique est très astucieuse, allant des Smiths à A-ha en passant par Howard Jones, Duran Duran, Gilby Clarke, Bon Jovi, Rick Astley, Stan Bush... permettant de caractériser Charlie et de conférer à Bee une personnalité sympathique et attachante, puisque la jeune femme a greffé un autoradio au robot avec lequel il s'exprime par l'intermédiaire des tubes de l'époque.



Une guerre à fait rage sur notre planète. Si on ne retrouve pas ce criminel, notre guerre deviendra la vôtre.



On s'attache au duo grâce à une série de scènes à la fois touchantes, amusantes et naïves, où on explore avec humour et affection la maladresse de Bee et la témérité de Charlie, avant de les plonger dans une véritable action. Concernant les séquences d'action, à l'exception de la scène d'ouverture sur Cybertron, Steven Knight ne parvient jamais à susciter la frénésie des confrontations ni l'émerveillement de ses moments critiques. On est bien loin des batailles aussi spectaculaires et colossales que celles de Michael Bay. Bien que distrayantes, aucune de ces scènes d'action ne laisse une empreinte mémorable. Néanmoins, les affrontements sont devenues plus fluides et clairs grâce à une mise en scène qui utilise des mouvements de caméra appropriés pour suivre les combats entre robots et offrir de belles chorégraphies. Bumblebee nous offre plusieurs duels captivants et entraînants, qui ne manquent que d'une structure épique pour les rendre véritablement mémorables. Une amélioration que l'on doit à l'oeil expert du cinéaste qui a réussit à tirer le meilleur de sa direction artistique composée de Gustaf Aspegren, Richard Bloom, Jordan Ferrer, A. Todd Holland, Sebastian Schroeder et Maya Shimoguchi, pour les associés à la photographie d'Enrique Chediak, pour rendre l'image plus digeste. Les décors créés par Sean Haworth sur Cybertron sont impressionnants et donnent envie d'explorer cette planète cybernétique pour la première fois. Sur Terre, en revanche, l'approche reste sobre et ne cède jamais à une nostalgie excessive, tout comme les costumes conçus par Dayna Pink. Petite déception concernant la musique de Dario Marianelli, qui se fait presque oublier et n'arrive pas à apporter une identité musicale nouvelle à ce reboot. On ressent encore l'influence marquée de Steve Jablonsky.


Si ce film réussit brillamment quelque chose, c'est bien sa capacité à offrir un nouveau design aux Transformers, qui sont plus fidèles que jamais aux jouets originaux. Quel plaisir ! L'esthétique adoptée rappelle la série animée de l'époque, et en tant que fan, je ne peux qu'être comblé. Et s'il y a une chose à laquelle j'applaudis avec enthousiasme, c'est d'avoir enfin abandonné l'aspect enfantin gangsta des robots. Tant sur le plan du contenu que de la présentation, le nouveau B-127 alias Bumblebee, prénom trouvé par Charly, est véritablement excellent. Il se renouvelle avec brio et élégance offrant un concept visuel proche d'un bourdon. Bien que nous ne voyions qu'un court instant le charismatique Optimus Prime, je suis impatient de le redécouvrir dans cette nouvelle interprétation de la franchise. En ce qui concerne les antagonistes, le trio des Decepticons composé de Blitzwing, Dropkick et Shatter s'en sort bien. Leur apparence est convaincante, et bien qu'ils soient généralement caricaturaux, leur objectif est suffisamment clair pour en faire de véritables menaces crédibles. Du côté des personnages humains, Hailee Steinfeld est absolument adorable dans le rôle de Charlie Watson. L'actrice est convaincante et apporte une valeur ajoutée inattendue à l'histoire en formant un superbe duo avec Bee. John Cena incarne le colonel Jack Burns du secteur 7, et bien qu'au départ il semble être une caricature du militaire cruel et prêt à éliminer tout ce qui est différent, il finit par adopter une attitude plus droite et noble. Le reste du casting, bien que sympathique, se révèle plutôt anecdotique mais amusant. On peut citer Memo, le voisin amoureux de Charlie, interprété par Jorge Lendeborg Jr., Otis, le petit frère amusant joué par Jason Drucker, Ron, le beau-père maladroit joué par Stephen Schneider, et Sally, la maman complètement à côté de la plaque interprétée par Pamela Adlon. Il est également intéressant de noter la participation de Len Cariou dans le rôle de l'oncle Hank, que j'ai particulièrement appréciée.



CONCLUSION :



Bumblebee réalisé par Travis Knight est une petite bouffée d'air frais dans la franchise des Transformers qui avec ce nouveau chapitre se paye un nouveau départ sous la forme d'un reboot. Avec sa tonalité plus douce, son récit centré sur l'amitié entre Charlie et Bee, et son esthétique rétro, le film parvient à captiver les spectateurs. De plus, le design des Transformers, fidèle aux jouets et à la série animée originale, ravit le fan nostalgique que je suis. Malgré quelques petits défauts, Bumblebee réussit à offrir une expérience divertissante et émouvante, et s'impose comme un reboot réussi qui ouvre la voie à de nouvelles perspectives pour l'univers des Transformers.


Vivement la suite ! Tiens c'est demain, trop cool !



Il y a pas quelqu'un qui peut t'aider, tu n'as pas une famille ?


B_Jérémy
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le 6 juin 2023

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