On The Road Rengaine

Bury Me an Angel est un film de 1971 qui s'inscrit dans la vague de la bikersploitation initié par le Easy Riders de Dennis Hooper (1969). La particularité du film est d'être écrit et réalisé par une femme, en l’occurrence Barbara Peeters qui quelques années plus tard réalisera en collaboration avec Jimmy T Murakami le film Hulmanoïds From The Deep.

Bury Me an Angel nous raconte donc l'histoire de Dag une femme dont le frère est assassiné sous ses yeux pour une sombre histoire de moto volée. Dag décide d'enfourcher son destrier de métal pour partir à son tour faire justice à coup de fusil en retrouvant le meurtrier de son frangin. Dans cette quête vengeresse elle est accompagnée sur la route par deux amis bikers.

Bury Me An Angel est un sympathique film à petit budget (école Roger Corman), un road vigilante movie qui alterne de longues séquences sur les routes et diverses rencontres afin de remonter le fil jusqu'au fuyard assassin. Les routes typiques américaines, une bande son très rock, des choppers, des mecs et surtout une nana cool qui fait de la bécane les deux pieds sur le guidon voilà en substance ce que propose le film la majeure partie du temps. Car entre deux arrêts pour une nuit de sommeil, une bière dans un bistrot et la quête de quelques indices c'est carrément on the road again and again, and again, and again, and again ... Au point que le film rythmé par ses longues déambulations en moto finit par lasser un peu et ce ne sont pas une baston molle et mal foutue dans un rade autour d'une partie de billard, l'ébauche d'une romance entre Dag et un gentil artiste barbu, la rencontre avec une shaman amérindienne, l'altercation avec un flic ou quelques interrogatoires plus ou moins musclés pour retrouver le criminel fuyard qui vont nous réveiller de cette torpeur rectiligne aux effluves d’essence et de macadam. Certes au fil de la route la réalisatrice et scénariste Barbara Peeters tente de cerner les traumatismes de son héroïne et de sa trouble relation avec son frère, mais c'est loin d'être suffisamment construit et fort pour apporter une réelle plus valus à son histoire. On notera également avec amusement que les investigations de la donzelle se limite à demander aux gens qu'elle croise si ils n'auraient pas vu passer un brun moustachu d'environ 1m75.

Niveau casting le film est porté par la sculpturale comédienne Dixie Peabody qui s'avère être aussi charismatique que très mauvaise comédienne. Incontestablement l'actrice possède une vraie présence physique et dégage quelque chose de fort visuellement avec sa grande taille, ses cheveux longs, ses lunettes de soleil, son look de bikeuse, son fusil et sa bécane. Plutôt à l'aise sur un registre minimal, Dixie Peabody en fait franchement des tonnes des l'instant qu'elle doit exprimer la rage, la colère ou le désespoir rendant du coup son personnage bien moins crédible et même limite ridicule. Ce n'est sans doute pas un hasard si sa filmographie ne compte que trois petits films, Bury Me An angel étant le second et avant dernier film de sa maigre carrière. Dommage donc, car encore une fois, la comédienne possède une vraie présence à l'écran malheureusement surtout quand elle ne parle pas trop et n'exprime rien de particulier. A noter que le frère du personnage est interprété par le véritable frère de la comédienne à savoir Dennis Peabody. Après Dixie Peabody n'est pas la seule à jouer comme une patate, et on pourrait substantiellement dire la même chose du casting masculin à commencer par Stephen Wittaker dans le rôle d'un tueur bien plus grimaçant que menaçant.

Bury Me an Angel est donc un film bancal et globalement assez soporifique, si il est certain que Dixie Peabody et les routes américaines sont visuellement très cinématographiques en revanche le film n'a objectivement pas grand chose à raconter.