-Tu n'as aucune idée des richesses qu'on trouve en Bolivie. Faut juste creuser la terre, il y les mines d'or, d'argent, les mines déthin. On
sera tellement riche qu'on pourra même ouvrir une banque.
-Ah ah toujours plein d'astuce Butch hein? Tu creuses aussi ton cerveau.
-Mon cher, l'avenir de ce monde appartient aux intellectuels.




Petit rappel historique (donc spoiler avéré):



Robert Leroy Parker simple boucher né en 1866 voit son destin changé le jour où celui-ci décide de basculer dans la criminalité en adoptant le surnom de Butch Cassidy le boucher. C'est en 1887 qu'avec sa petite bande, il se lance dans le braquage de train et de banque. En 1896 Harry Longabaugh se joint à la troupe et se fait appeler le Kid Sundance. Ainsi au cours des années les braquages en tous genres se sont cumulés, autant que les fortunes amassées. En 1900 deux unités sont spécialement mise en place pour les traquer. La bande se verra amputée de ses hommes de main, la plupart abattus, ne laissant plus que Cassidy et Kid dans la course. Prenant la fuite de pays en pays sans pour autant jamais s'arrêter de piller pendant plus de 5 ans, jusqu'à un énorme coup remportant aux duo plus de 100 000 dollars, les faisant fuir jusqu'en Bolivie dans la ville minière de San Vicente, où ils trouveront la mort encerclé par des soldats. Le mystère autour de leurs morts est entier, et serait même faux pour certains. Bien entendu j'ai énormément bradé l'histoire c'est pourquoi je conseille fortement de vous pencher plus en profondeur sur leurs récits.



En avant la critique:



Le réalisateur George Roy Hill à qui l'on doit des oeuvres comme Millie(1967), Hawai(1966), L'Arnaque(1973)... prouve son ingéniosité et son inspiration dès l'ouverture du film sur une séquence lors d'une partie de cartes tout en suspens avec son contraste brun jauni très foncé jusqu'à l'éclatement de couleur survenant comme une libération avec l'univers dépeint pour mieux y replonger lors de l'échappé en Bolivie. Cela insuffle un bel effet de teinte dramatique et historique.


Le scénario de William Goldman nous emmène rapidement dans l'univers du bon vieux genre western avec ses nombreuses fusillades, ses maisons closes, ses saloons, ses banques et autres trains à braquer. Néanmoins le récit est construit de manières réfléchies et original réussissant parfaitement à conjuguer l'humour, la violence, la tension et l'originalité par une relation entre les protagonistes superbement développés.


Le rythme est toujours en mouvance jonchant avec surprise et brio sur plusieurs genres. D'une séquence explosive, on se retrouve dans une situation hilarante (la séquence du braquage où ils ne comprennent rien à l'Espagnol et essayent de traduire), pour amener des séquences sous tension oppressive comme avec la fabuleuse course-poursuite de 27 minutes où nos héros fuis leurs assaillants qui tels des démons ne lâchent jamais leurs traces quoiqu'ils tentent et dont on ne voit jamais leurs visages, seules leurs silhouettes. Regardant avec inquiétude continuellement derrière leurs dos à l'affut du moindre bruit ou mouvement. Cela instaure une atmosphère suffocante dingue et inattendue au travers des décors silencieux annonçant la mort avec de long et profond horizon. Cette conception fait bondir le public part tant de proposition, de notion cinématographique différente comme avec un jeu de film muet instauré lors de deux séquences.


La réalisation de George Roy Hill est étonnante pourvue de plans sublimes très larges pour des paysages naturels à l’ampleur percutante. La chaleur du désert rocheux et aride, ainsi que les vallées verdoyantes se conjuguent superbement avec Butch Cassidy et Sundance Kid. La bande-son est de Burt Bacharach avec des musiques classiques de 1969 bien percutants avec des titres culte comme "Raindrops Keep Fallin et South American Getaway". Ses chansons s’adaptent au film avec une personnalité facile, conférant une aptitude parfaite. Un interlude musical souligné par la chanson apportant une brise d’air frais saisissant par là même les personnages et l’atmosphère. La partition du compositeur amène un ton jovial pouvant adopter des nuances de froideur efficace. On passe d'un maintien en suspens à de la détente efficacement, transmettant le sourire aisément.


Les acteurs entourant Butch Cassidy et le Kid sont somptueux, particulièrement fonctionnels autour des héros principaux qui sont parfaits et bien plus encore. Paul Newman livre une performance à la hauteur de sa présence étonnamment hilarante et charmeuse avec un intellect bien magouilleur. Un personnage attachant et sympathique. Robert Redford quant à lui est vraiment en mode bad boys en s'affichant comme un ass de la gâchette. Redford tire habilement avec son regard intense et son incapacité à gérer ses relations humaines avec son attitude nonchalante. Mais c'est bien ensemble que la qualité de leurs performances prend forme avec une alchimie entre les deux palpable. L'un ayant la langue facile tout le temps sur le devant de la scène, l'autre ayant un jeu de regard efficace par lequel passent toutes ses émotions, effacé et discret. Des performances réalistes qui ensemble apportent beaucoup de charme. C'est ce qui fait que Butch Cassidy et Kid Sundance sont des criminels funs et attachant qu'il ne faut pas trop emmerder non plus.


Katharine Ross dans le rôle d'Etta Place représente le personnage féminin fort de l'équipe en tant que petite amie de Sundance. Etta surprend dans la plupart des séquences ou elle apparaît. En tant que petite amie de Kid, elle connaît parfaitement le fonctionnement de ce monde criminel et s'y mêle facilement. Elle entretient une relation un peu ambiguë avec Butch et aide beaucoup le duo en leur apprenant l'espagnol et en participant aux braquages, en clair elle ne fait pas que du remplissage. J'aime la nuance de ce personnage qui amène plus de subtilité au récit. Malgré le fait qu'elle serait prête à tout faire pour eux, elle prévient Kid et Butch qu'elle serais prette à tout ppour eux, sauf les voir mourir. En cela on comprend clairement que c'est parce qu'elle sent que pour eux la fin arrive qu'elle les quitte. À noter que sa première apparition est très ambiguë puisqu'on pense qu'elle se fait violer par Kid. Un joli coup de bluff du cinéaste.


CONCLUSION:


George Roy Hill propose un excellent western sauce thriller biopic parsemé d'un zeste d'humour. Entre les séquences de poursuite et les fusillades plus cette atmosphère oppressante et cette facilité à passer d'un genre à un autre cette oeuvre mérite clairement le coup d'oeil.



Un grand western!


B_Jérémy
9
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste « WESTERN ! » : classement du meilleur au pire des films du genre

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le 1 mai 2019

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