Critique du voyaurisme et de la violence à la télévision

Je vais passer très rapidement sur ce qui a déja été dit par les autres critiques pour parler du moment où le film bascule et dérange donc critique avec des SPOILS.
Cette partie me parait particulièrement intéressante et je ne l'ai pas vu devellopé dans les autres critiques.
Pendant 2/3 de film où Benoit Polve développe son propre et unique exercice de style et où l'humour noir explose à foison : les dialogues sont savoureusement écrits et cruellement cyniques.
Le personnage se met attaquer n'importe qui et se met à tuer un couple et un enfant.
L'enfant est un symbole de l'insolence et à partir de ce moment la on sent que le " héros" est pret à faire n'importe quoi pour assouvir ses pulsions. On commence à se sentir coupable de continuer à regarder ce film et on se sent mal à l'aise mais on veut continuer à voir comment tout cela va se finir.
La seconde moitié du film ma fait considérablement penser à funny games dans ce sens la, on commence à etre impliqué dans l'histoire alors qu'on voit ca au second degré voire plus dans sa première partie
Plus on avance plus les cameramans passent du statut de spectateur du phénomène de foire à acteurs et complices du criminel.
On s'enfonce dans les profondeurs du film avec une ignoble scène de viol et la clairement le film dénonce le voyaurisme de l'émission belge strip-tease , on offre de la violence au téléspectateur sans limite on comble son quota de violence en osant tout montrer gratuitement. Jusqu’où tout cela peut aller, jusqu’où peut on se montrer et se moquer des malheurs des autres... ?
La télé réalité aujourd'hui nous montre cela, on peut cracher sa haine et s'amuser de parfaits inconnus qui sont montrés comme stupides et différents, des émissions comme tellement vrai ou le mag des anges de la téléréalité sont consternantes, on offre au mieux de la connerie au pire de la méchanceté gratuite couverte de connerie.
A la fin du film, on se sent mal à l'aise face à la violence alors qu'on en rigolait au départ.
La devise " on peut rire de tout " a ses propres limites pour chacun.
La réaction du personnage principal face à la mort d'une de ses amies est révélatrice : alors qu'il a tué des centaines de personnes sans culpabilité, il continue à avoir des émotions quand il est personnellement touché, il garde une part d'humanité en lui.
Meme un gros salaud ou serial-killer reste un etre humain.
Pour finir, quelle performance d'acteur et de jeu de Benoit Poelvoorde !! Epostouflant, il est presque trop parfait dans son role de serial killer totalement cinglé qui prend la violence avec humour et fraicheur.
Je vous recommande ce film même si il n'est pas à mettre entre toutes les mains...