Un couple de 1958 se trouve, suite à une violente électrocution, propulsé dans la peau de leurs "équivalents" en 2025. Cela ne fait aucun sens, bien entendu, comme les personnages le reconnaissent eux mêmes immédiatement, mais ce n'est pas bien grave. Car c'est juste un faux argument pour créer des gags faciles - et assez drôles, de fait - quand Hélène et Michel se trouvent confrontés à des technologies qui leurs sont inconcevables. Et de nous livrer dans la foulée une fable tout aussi facile, mais rapidement appuyée, sinon lourde, sur l'évolution positive des mentalités et des comportements en près de 70 ans.
Le message féministe est pertinent, mais ni original ni particulièrement subtil. Et puis, même lorsqu'il prêche la défense d'un présent "éclairé", Vinciane Millereau - une actrice dont C'était mieux demain est le premier long-métrage - n'a pas le courage d'aller au bout de sa logique : avec elle, on découvre que les réactionnaires bêtes et méchants de 1958 ont finalement bon cœur, et se laissent facilement convaincre de leurs erreurs, tandis que les personnages de 2025 laissent largement transparaître des vices peu recommandables : un but partout, balle au centre. Il ne faudrait surtout pas prendre le risque de fâcher le "Public", dont une bonne partie doit voter pour la droite et l'extrême droite, et soutient donc mordicus que la France," c'était mieux avant". Avant, quand la femme était au foyer et y restait, quand l'avortement n'était pas une possibilité à envisager si votre fille tombait enceinte, et quand les chinois ne tenaient pas nos bureaux de tabac.
Si le premier quart d'heure du film laisse espérer qu'on rappellera clairement les abjections sexistes et racistes des années dites "glorieuses" sur lesquelles les réactionnaires de tout poil s'extasient, ce n'est qu'un faux espoir : la conclusion et sa morale, assez glauque, est que chacun revient à sa place et tout est pour le mieux, avec juste un soupçon de tolérance et un doigt de gentillesse.
Après, Elsa Zylberstein est très bien, les décors sont très réussis, et on rit franchement au moins cinq fois. Pas le pire pour une comédie française, donc.
[Critique écrite en 2025]