Close your eyes if you don't believe. Close them and see.

N’ayant toujours pas lu le bouquin de Stephen King (qui se permet un petit caméo au passage), encore une fois je ne peux pas juger l’adaptation par rapport au matériaux de base. Si ce second chapitre est un poil en-dessous du premier, il n’en reste pas moins un bon film. Chose surprenante pour un film d’horreur de cette longueur, il parvient à maîtriser son rythme sans créer de réelle longueur : la tension est toujours présente et l’alternance entre flashback et présent pour chacun des personnages crée une certaine dynamique qui nous maintient accrochés. Le seul défaut, par rapport au précédent, c’est qu’on situe mal le sujet de l’intrigue : outre le retour de Ça, l’histoire elle-même n’apporte pas grand-chose.

La perte de mémoire amène les personnages à devoir faire une quête de leur passé afin de la recouvrer et pouvoir affronter la créature, toute fois comme il y a déjà la première partie, l’impact scénaristique diminue fatalement. Si l’histoire débutait ainsi, ça aurait pu être intéressant, mais nous savons déjà les peurs de chaque personnage, nous connaissons leur passé, donc si les voir l’affronter et le surmonter en tant qu’adultes reste intéressant sur le plan symbolique, en soit il y a beaucoup de redondance et de sur-place. Même si on découvre parfois de nouvelles facettes, si on voit l’évolution des personnages, c’est trop peu. Idem avec l’intrigue autour de Bowers : on ne voit pas trop ce qu’il vient faire là, en-dehors créer quelques jump-scare et parsemer l’intrigue d’instants horrifiques efficaces, certes, mais superflus.

L’horreur aura une part non négligeable dans le film. Le mystère autour de Ça ayant été rompu, le film ne badine pas sur l’aspect cauchemardesque du personnage et ne s’enquiquinera pas à nous préserver la surprise. Une nouvelle fois, ça permettra de rythmer l’histoire et de maintenir une atmosphère angoissante jusqu’au final, versant parfois dans le « toujours plus ». Pour ma part, ça a plutôt bien fonctionné, chaque scène proposant quelque chose d’intéressant qui vient questionner les peurs profondes des personnages. La conclusion sera globalement bien menée et bien rythmée, permettant aux personnages de plonger au cœur de la mythologie de Ça (je ne me rappelle pas que ça avait été abordé dans le téléfilm). Là où le film fonctionne, c’est que même s’il donne beaucoup d’informations et d’explications, il n’en perd pas moins le côté surnaturel et mystique, rendant le tout cohérent et crédible au sein de l’univers.

Le casting sera dans l’ensemble plutôt bon même si, malgré la présence de grands noms chez les adultes (McAvoy et Chastain en tête), aucun, au final, ne réussira à être au niveau de leurs homologues adolescents. Bill Skarsgård, de son côté, restera impérial et terrifiant, incarnant de façon définitive le personnage de Ça : terrifiant, inquiétant, révulsant et pourtant touchant. Sur l’aspect technique, pas grand-chose à dire : la musique est très classique (elle m’a moins marqué que pour le précédent), effets spéciaux et décors sont superbes, et la mise en scène sera toujours aussi efficace pour jouer avec le spectateur et sa perception de l’action.

Une suite de bonne facture donc, même si elle manque quelques éléments pour être au même niveau que le premier. Son coup de maître restera quand même d’avoir réussi à proposer un film d’horreur de 2h50 qui fonctionne à merveille et parvient à maintenir le public impliqué du début à la fin.