"Sound? Speed. Camera? Rollin'! Aaaaaaand ACTION!!"

Les coulisses du tournage d'un film indépendant à très petit budget, une équipe pleine de bonne volonté mais bien maladroite, des égos qui s'entrechoquent et un humour doux amer ; voilà l'exceptionnel cocktail que nous a concocté Tom DiCillo pour son deuxième film.

Bien qu'il soit tombé dans quelques écueils - comme la séquence qui se termine brutalement avec le réveil d'un personnage - DiCillo se sort très bien de l'exercice super casse-gueule du Deus Ex Machina avec la mise en abîme de son propre métier. Les personnages sont un tantinet caricaturaux, juste ce qu'il faut pour souligner les travers de chaque métier du cinéma. Les acteurs se reconnaitront dans Nicole - constamment en proie au doute - ou dans Chuck Palomino - très sûr de lui et insupportable, avec ses idées saugrenues et ses insupportables postures à la Brando (le génie en moins) - et les techniciens sont plus vrais que nature. Mention spéciale pour le chef op' control freak et la tyrannique première assistante réal hurlant dans son talkie.

Un ton frais et léger, une tension palpable sans être étouffante et des situations ubuesques servies par des acteurs au sens aigu de la comédie rendent "ça tourne à Manhattan" hyper attachant, toujours agréable à revoir les soirs de coups de mou.