Casoblanco
Voilà un titre qui n’a vraiment pas bonne presse, voire qui n’a pas de presse du tout. Jamais diffusé à la télévision et n’ayant pas les grâces du support physique (au moins à partir du DVD), il...
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Voilà un titre qui n’a vraiment pas bonne presse, voire qui n’a pas de presse du tout. Jamais diffusé à la télévision et n’ayant pas les grâces du support physique (au moins à partir du DVD), il rejoint tout un pan des films tournés par Charles Bronson tombés dans un certain anonymat. Un destin quelque peu injuste pour ce long-métrage signé de son complice Jack Lee Thompson et qui vaut bien mieux que leurs dernières collaborations. Que peut-on objectivement reprocher à ce Cabo Blanco, si ce n’est de sortir du rang des films du duo ? Car c’est certainement là où le résultat a dû décontenancer plus d’un spectateur à sa sortie. Cabo Blanco n’est pas un film d’action et encore moins un film d’aventures en dépit de son cadre paradisiaque. Inspiré de la trame de Casablanca (le nom même du lieu est un jeu de mots à peine voilé), il s’apparente au film néo-noir très à la mode à l’époque. Autrement dit, pas de règlements de compte au pistolet ou au poing, pas de péripéties autour d’un trésor qui se dérobe, mais un simple jeu de dupe entre plusieurs personnages aux intentions peu claires.
D’une certaine façon, Charles Bronson reprend un rôle à la Bogart, celui du type expatrié et désabusé qui tient un bar et semble se tenir éloigné des ennuis. Dominique Sanda reprend un rôle de catalyseur tel que pouvait le tenir Ingrid Bergman. L’intensité du film de Michaël Curtiz est évidemment ici bien loin, mais Jack Lee Thompson propose une variation qui n’est pas dénuée d’intérêt, d’autant que les différents personnages sont interprétés avec talent par des figures du cinéma de l’époque. Le jeu d’échecs qui les anime est orchestré avec un savoir-faire évident même si le spectateur venu là pour la castagne et les folles péripéties sortira de la projection évidemment déçu. Entre les scènes extérieures tournées dans des paysages follement exotiques et des scènes d’intérieur aux éclairages chatoyants, la mise en scène se veut soignée et efficace, rejoignant l’idée qu’il ne s’agit pas là d’un projet tourné sans ambition, comme ont pu l’être certains signés du même réalisateur.
Le résultat n’est pas époustouflant, loin de là, mais très honnête. On nage dans une ambiance plutôt étouffante où les faux-semblants prédominent et où les faits et gestes de chacun prêtent à interrogation. En femme fatale au cœur de ce récit, Dominique Sanda dégage cette froide sensualité aussi attirante que suspecte. Autrement dit, elle incarne parfaitement ce personnage toujours clef dans le film noir avec une véritable intensité. L’hommage au cinéma américain des années 40 et 50 est ainsi total. Dans cette période de résurgence du genre (se souvenir, par exemple, des Marlowe avec Robert Mitchum), Cabo Blanco tient son rang. Ni plus ni moins.
6,5
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Charles Bronson, Liste et classement des films que j'ai vus ou revus en 2025 et Je regarde des films oubliés ou méconnus presque introuvables
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