Un scénario incohérent, un côté "thriller" un peu kitsch, et des jeux d'acteurs désaccordés...

Un scénario incohérent, un côté "thriller" un peu kitsch, et des jeux d'acteurs désaccordés par une mise-en-scène peu sûre d'elle dévalorisent ce film pourtant non inintéressant dans sa façon d'aborder certaines thématiques. "California Scheming" aurait pu être bien meilleur...

"California Scheming", tout comme les récents "Spring Breakers" ou "The Bling Ring", s'inscrit dans la vague actuelle de ces films qui se veulent porteur d'un regard à la fois ouvert et à la fois critique envers une certaine jeunesse de notre époque. Soirées, drogue, boisson, sexe, interdits... tels sont les principaux éléments décrits dans ces films de plus en plus fréquents de nos jours. Cela dit, aucun d'eux ne fait le choix de tenir un discours critique envers ces éléments. Au contraire, le regard de chacun d'eux porte d'abord sur le comportement et le contexte de vie des personnages principaux qu'ils suivent d'un point A jusqu'à un point Z dans la trame scénaristique. Par cette construction, ces films visent à soulever une remise en question des pratiques et de l'éducation de ces jeunes.

"California Scheming" donc ne fait pas exception à cette règle. Le début du film nous introduit le personnage de Chloé, jolie fille, gentille en apparence, mais ne vivant que sur l'art de la séduction et de la manipulation. Se précipitant pour porter secours à une mouette blessée sur la plage de Malibu à l'ouverture du film, elle se fait aider par deux jeunes adolescents du coin qui deviendront, petit à petit, ses amis. Mais tout cela n'est qu'une manigance menée par Chloé dans le but d'atteindre un objectif particulier. Chloé va faire découvrir certains interdits à ses deux amis, ainsi qu'à Hillary, une jeune fille innocente et naïve du coin qui se sera prise d'amitié pour le petit groupe. Enfin, Chloé finira par révéler sa véritable et troublante nature aux trois autres.

Si ce film a le mérite de nous intriguer et de nous donner envie de connaître la suite, la fin ne peut – quant à elle – que nous apporter de la déception, tant elle manque d'aboutissement et de consistance. En réalité, "California Scheming" manque de structure et de cohérence par rapport à beaucoup de choses... Aussi, les scènes et les acteurs s'emmêlent les pinceaux et finissent par s'égarer pour finalement n'aboutir nulle part. La thématique de la jeunesse, de la drogue etc. n'est pas suffisamment développée car noyée par un côté "thriller" un peu kitsch auquel le spectateur aura du mal à accrocher...

Le problème de "California Schemming" est vraisemblablement un problème d'écriture et un défaut dans la direction d'acteurs, lesquels ne savent pas exactement quel ton apporter à leur personnage à certains moments du film. On retiendra cependant le regard et l'interprétation de Rachel Seiferth en Hillary, jeune comédienne pour le moins prometteuse. Autrement, les coupures de continuité dans le comportement des protagonistes ainsi que le côté éparse du scénario nous empêchent d'accrocher (voire de prendre au sérieux) la trame dramaturgique qui se met en place jusqu'à la scène finale. C'est pourtant dommage, car l'aspect visuel (image-décors-maquillage) apportait pas mal de bons éléments de son côté et s'accorde bien avec la nature de l'histoire. Des défauts que le réalisateur et scénariste Marco Weber pourra penser à améliorer à l'avenir.
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le 28 mai 2014

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