Tout l'art de prendre son "Fatum" à pleines mains ^^

Caligula fait clairement partie d’une étrange époque, les années 70, période remplie de films sulfureux et choquants.


Les italiens, pour une raison qui m’échappe, étaient même les chefs de file de ce mouvement.
Je pense entre autres à des œuvres comme « Salo ou les 120 jours de Sodome », « Cannibal Holocaust » ou « La grande bouffe ».


Ils semblaient prendre un plaisir sadique chopper les spectateurs par le col et sans interruption leur coller de grandes baffes douloureuses durant le temps de visionnage de ces « horribles » pamphlets cinématographiques.


Touts ces films avaient en commun, d’être de qualité, d’être destiné a un « large public » et de mettre mal à l’aise avec des spectacles remplie de violence, de sadisme, de sexe explicite et de comportements déviants.


Si ce Caligula se rattache sans soucie à cette famille de cinglés, il en est un des membres le moins politisé, le moins idéologique, bref, un des plus commercial.


Mais pas d’hypocrisie, le film baigne dans une ambiance poisseuse, composée de décapitations, d’éviscérations, de viols, d’humiliation et de pornographie. Vous ne pourrez pas vous plaindre après de ne pas avoir été prévenu.


Avec un tel menu le risque évident était de tombé dans la série z de bas étage. Il n’en est rien. On assiste à une symphonie de décadence lyrique, totalement fasciné et horrifié par la folie de cet homme qui détruit tout ce qui l’entoure.


La mise en scène est classique mais réussit. Les décors et les costumes sont démesurés, colorés et forment de véritables tableaux. Les acteurs sont dans l’ensemble irréprochables avec une mention pour Peter O’Toole et surtout un Malcom McDowell totalement habité et halluciné.


Quand au débat sur quelle version regarder....


Entre le montage « Réalisateur » (court et sexuellement soft) et celui du « Producteur » (rallongé d’une heure de pornographie), franchement j’aime les deux. Les rajouts, quoi qu’inutiles s’insèrent parfaitement et accentue l’aspect « décadence » de la narration. Donc pourquoi pas ?
La question serait plutôt, « êtes-vous du genre à rajouter une double doses de chantilly sur votre gâteau ? » ^^


Un bien bon film en définitif, lyrique, extrême et visuellement impeccable. Il nous fait réfléchir sur les déviances que le pouvoir peut révéler, sur la capacité de l’être humain à faire souffrir son prochain et sur l’effondrement du bien fragile vernie d’une société mis à mal par un tyran.
Dans ce sens Caligula peut être rapproché du « Salo » de Passolini, en moins subversif cependant.


Pour moi un classique du cinéma « alternatif ».

Crashei
7
Écrit par

Créée

le 5 févr. 2017

Critique lue 435 fois

1 j'aime

Crashei

Écrit par

Critique lue 435 fois

1

D'autres avis sur Caligula

Caligula
Angie_Eklespri
8

Caligula et Drusilla font un porno

J’en suis encore à me frotter les yeux, en me demandant comment un truc pareil à pu passer toutes les barrières de la censure. Ce film à les qualités de ses défauts, ce qui est assez rare, force est...

le 27 sept. 2014

16 j'aime

Caligula
Zogarok
8

L'avilissement au pouvoir

Un budget immense pour autre chose qu’un naufrage : pour une catharsis. Aujourd’hui encore Caligula demeure controversé, raillé, déconsidéré. Pourtant ce film est l’une des meilleures représentations...

le 22 avr. 2015

14 j'aime

2

Caligula
Plume231
7

"Let them hate me, so long as they fear me." !!!

"Le porno le plus cher de l'histoire", voilà ce que la postérité semble avoir uniquement retenu de Caligula de Tinto Brass, 1979. Film qui a été voué aux gémonies lors de la sortie au parfum de...

le 8 mai 2016

12 j'aime

3

Du même critique

Fantôme
Crashei
6

Hikki revient, plus sobre, plus mature mais que c'est bon !

8 ans ! Huit ans que j’étais sans nouvelle de la petite Hikki. Comme de nombreux amateurs de la diva japonaise à travers le monde, j’espérais et appréhendais son retour. A force d’attente, ne risque...

le 18 oct. 2016

3 j'aime

GAUZE
Crashei
10

Ma "Raison Detre"

J’ai toujours pensé que le Dir En Grey de la grande époque (1999-2005) avait le cul coincé entre deux chaises. Beaucoup trop violent, sombre et complexe pour un auditeur lambda mais en même temps pas...

le 20 oct. 2016

3 j'aime

1

Crying Freeman
Crashei
8

Douceur, beauté ............et rafales de balles dans ta gueule

En cinéma comme dans bien des domaines on peut schématiquement classer les réalisateurs de la façon suivante : les artisans et les artistes. Si l’on peut trouver des bons comme des mauvais dans ces...

le 3 févr. 2017

2 j'aime