https://www.youtube.com/watch?v=4WTt69YO2VI


Le chant des cigales, le jus d'abricot, les ruisseaux scintillants. Plongée dans le nord Italien,Call Me By Your Name est un film sensuel et romantique. Guadagnino s'inspire du livre d'André Aciman paru en 2007 et retranscrit les aventures d'Elio et d'Oliver. Tous deux se retrouvent le temps de vacances,durant l'été 1983, dans la villa familiale des parents du jeune homme de 17 ans.


Ce qui marque tout d'abord, c'est cette ambiance chaude. Ce parfum de vacances qui nous exalte, nous chatouille les narines. Dans ce cadre merveilleux, on apprend à découvrir le personnage d'Elio, petit génie, passionné de musique, les yeux bleus, les bouclettes aux vents (même si un tour à la salle n'aurait pas été un mal). Puis à travers les yeux de ce corps du petit surdoué plein de vie, on voit arriver cet Américain, blond, imposant et charismatique, chemise ouverte et torse bombé.
Une rivalité s'installe petit à petit entre ces deux garçons qui se découvrent et cherchent à marquer leur territoire via leurs caractère bien différents.


Dans ce film qu'on pourrait qualifier de cosmopolite de par les 3 langues parlées, on entre au fur et à mesure dans ce jeu de danse entre les deux garçons, une découverte progressive, surement trop lente, qui témoigne cependant d'une envie de prendre le temps. On ne force par les choses, on se juge. Avec cette caméra embarquée, on suit ces premières soirées qui tournent autour des deux garçons. Successivement, ils cherchent à imposer leur personnalité auprès des filles. Une conquête des autres qui va se transformer en conquête de l'autre.


Car oui tout prédestinait ce rapprochement. Luca Guadagnino nous laisse deviner à travers de subtiles métaphores qu'on est au temps de l'amour. L’œuf qui éclate, les pêches qui dégoulinent de jus. Ces parents cultivés et ouverts d'esprits qui laissent une telle liberté à leur jeune poussin, qui ne font que le pousser à prendre son envol.
Ces petits-déjeuners, ces balades en vélos,ces baignades rafraîchissantes. Le désir naît et se laisse désirer.
Le film devient une quête d'identité, une parenthèse enchantée entre deux être qui se laissent aller l'un vers l'autre tout en se repoussant.


Néanmoins réside un frein à la narration dans les longueurs de certaines scènes, tirées et étirées qui posent la question de la durée du film : avait t-il besoin de durer 2h ? Le film peine à démarrer, la romance Marzia Ezio est plutôt bancale et l'on peine au début à voir ou est ce que cela va nous amener.


Pourtant, les 30 dernières minutes nous font oublier ces moments de tâtonnements ,avec ces dernières scènes, sublimées par la musique de Sufjan Stevens et parviennent à créer cette passion entre ces deux garçons.



Call me by your name and i'll call you by mine



murmure Oliver à Elio. On peut y voir en cette phrase comme un besoin de se retrouver soi à travers l'autre, de s'extirper du monde pour découvrir celui qui n'est pas nous.


On sort de la salle avec la joie d'avoir partagé avec eux ce moment, d'avoir vécu cet été 83, d'avoir vibré sous ces musiques Pop 80's. Le début ou la fin de cette histoire n'ont finalement pas tant d'importance, c'est le voyage qui compte pas la destination.


Ps : Timothée Chalamet est en bonne voie pour devenir un futur (très) grand acteur.

Créée

le 7 mai 2019

Critique lue 276 fois

2 j'aime

Félix Leloup

Écrit par

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