La société nippone est sans doute l'une de celles où il est le plus difficile de vivre en tant que natif. Si le Japon est un paradis pour touristes qui ne font qu'effleurer ce pays en ne bénéficiant que des bons côtés (propreté, sécurité, respect collectif par exemple), la société japonaise se révèle souvent impitoyable pour l'individu qui sort du cadre.
C'est aussi une société du non-dit où il est complexe d'exprimer ses sentiments. Il existe pleins de périphrases pour dire Je t'aime mais on est rarement aussi direct qu'en occident.
Le cinéma japonais a ceci de fascinant en ce qu'il s'autorise de dévoiler sans aucun frein les sentiments du quotidien. Il est souvent formidablement chirurgical dans la photo, les couleurs mais aussi dans la formidable faculté de présenter la simplicité du temps qui s’écoule. L'art cinématographique japonais s'affranchit de toutes les contraintes de la société en étant d'une acuité extraordinaire au travers du regard qu'il porte sur cette société comme si le filtre du cinema levait tous les tabous et contraintes. Pas besoin d'en faire des tonnes pour la réalisation, le scenario ou le jeu des acteurs. Et pourtant il ne manque ni d'empathie, ni de recul ou de critique sur ce qu'il montre.
Ce film en est le parfait exemple. On s'attache très vite aux personnages portés par des acteurs époustouflants de justesse. Kasumi Arimura l'actrice principale est remarquable et on comprend les nombreux prix qui lui ont été accordés tout au long de sa carrière.
On est témoins de tranches de vie et on en ressort heureux d'avoir pu partager un petit moment avec eux. Le cinéma que j'aime.