Comment en vouloir à Mocky, à 80 ans, de tourner encore et encore...des navets? Il a toujours l'envie et l'indignation; mais il n'a plus les moyens... "Calomnies" est conforme au cinéma qu'il fait à cette période: négligent sur le fond comme sur la forme et toujours à enfoncer des portes ouvertes sans la moindre nuance ni souci de vraisemblance.
Pour faire oublier l'indigence de sa réalisation, Mocky choisit de tourner dans de beaux endroits. Et sans doute aussi parce qu'il est question de ministres. Précisément Guy Marchand en est un, en même temps qu'une crapule corrompue, comme il se doit chez Mocky. Un jeune député-maire est mandaté par un inspecteur de la Cour des Comptes pour enquêter au ministère. Forcément, à peine arrivé là, on n'y croit déjà plus et on a même envie de s'en amuser tellement c'est gros.
Au scandale politique, le cinéaste ajoute le thème de la calomnie organisée. Mocky joue lui même le patron d'une officine chargée de détruire la réputation de l'élu gêneur.
Pas grand'chose à sauver ici, d'autant que Mocky n'a plus vraiment d'humour ni le sens de la satire. Les dialogues sont très mauvais, la mise en scène également. La direction d'acteurs est inexistante. Par conséquent les comédiens sont tous médiocres ou grotesques. Marius Colucci très léger, Philippe Duquenne à la rue, Guy Marchand fatigué, etc, etc... Mais comme c'est Mocky, on va au bout.