Candyman par BOUALEM-13

Avec Candyman, Bernard Rose signe un film d’horreur qui dépasse largement les conventions du genre pour se transformer en véritable fable urbaine. Adapté d’une nouvelle de Clive Barker, le film installe son malaise dans les failles d’une ville moderne rongée par les inégalités, et c’est cette dimension sociale qui le rend toujours aussi dérangeant.

La réussite du film repose avant tout sur l’atmosphère : une Chicago froide, déshumanisée, filmée comme un labyrinthe de béton où les mythes peuvent prendre vie. Candyman n’est pas qu’un boogeyman ; il incarne la violence historique, la ségrégation, la douleur transmise de génération en génération. Tony Todd lui donne une présence hypnotique, presque noble, qui tranche avec la brutalité du personnage. Face à lui, Virginia Madsen apporte une vulnérabilité croissante qui renforce la tension psychologique du récit.

Candyman n’effraie pas seulement par ses scènes choc, mais par ce qu’il dit des lieux oubliés, des légendes qu’on fabrique pour survivre, et de la manière dont la peur peut devenir un héritage collectif.

En mêlant horreur, poésie macabre et commentaire social, Candyman s’impose comme un classique qui mérite largement son statut culte.