Comme beaucoup d'amateurs de films de mauvais genre, je connais Cannibal Holocaust. Je m'en étais interdit le visionnage, ne voulant pas assister au massacre d'animaux vivants ayant fait la renommée du film. Et bien, pas de bol pour mes gentils principes, Cannibal Ferox en est garni !
Pour resituer le contexte, Umberto Lenzi a initié une mode qui aura duré une dizaine d'année avec Cannibalis au pays de l'exorcisme en 1972. Celle des films d'horreur avec des cannibales méchants, des paysages peu hospitaliers et quelques animaux dépecés vivants. De cette belle recette, Cannibal Holocaust en est le représentant le plus connu. Mais Umberto Lenzi a voulu prouver avec Cannibal Ferox que c'était lui le patron.
Sans apporter quoi que ce soit de bien nouveau. On y rencontre des étudiants qui se rendent en Amazonie pour démentir les rumeurs d'existence de peuples cannibales. Ce sont plutôt eux qui vont être démentis.
L'histoire n'est évidemment qu'un prétexte. Il s'agit surtout de montrer de l'horreur sanguinolente, crade et malsaine, complètement gratuite. Comme cette énucléation oculaire ou cette pendaison assez originale par les seins. Mais c'est aussi parfois terriblement réel quand c'est fait sur des animaux sans trucages. Comme cette pauvre tortue dont on coupe les pattes puis la queue alors qu'elle se débat encore…. Brr ! Il s’agit de choquer pour choquer, ce qui est en soi un but acceptable. Mais quand cela implique de torturer et tuer des êtres vivants pour en garnir un film, l'écoeurement n'est pas loin pour toute personne sensée.
(Si vous êtes un psychopathe, vous avez déjà probablement vu et revu cent fois ce genre de films)
Cannibal Ferox se vante d'avoir été interdit dans 31 pays. C'est une belle performance, tout à fait remarquable, et qui se comprend totalement. Si vous voulez de la débauche de sang et de tripes, si vous êtes prêts à endurer ce que le bis peut faire de plus terrible, allez-y. Pour le petit frisson malsain, il fait très bien son job. Mais c'est bien tout, il n’a rien de plus à offrir, aucune envie de faire évoluer le genre.
Et, à côté de ça, il y a cette bande son disco, assez enjouée, qui vous reste dans la tête. Le décalage est total avec l'image, comme si les vinyles avaient été échangés pendant le montage vidéo et audio. Il y a un thème très entêtant et entraînant qui l’illustre bien. Il se raconte que certains en aurait fait une musique de portable.