Un pur concentré de voyeurisme, de mauvais goût et de sadisme. Quelle qu'ait pu être la volonté du réalisateur à l'époque, je pense qu'il faut vraiment être crédule ou d'un cynisme frisant l'intégrisme pour croire qu'il y ait une quelconque réflexion derrière cette merde.
Déjà parce que le massacre d'animaux ne rapporte rien au film, au scénario déjà bien limité, et parce que leur agonie est filmée avec soin.
Ensuite parce qu'avec la volonté de filmer de manière très crue, s'enchaînent des scènes d'une grossièreté et d'un voyeurisme insultant. Même si l'idée du found footage tient la route d'un point de vue strictement scénaristique, les différentes scènes sont abjectes. Filmer sans garde fou les scènes du quotidien en insistant sur le côté “professionnel“ des cinéaste... Çà me dépasse. J'ai vraiment du mal à adhérer à la thèse documentaire et donc au concept de départ tant les scènes se paient le luxe d'une vulgarité élevée sans valeur ajoutée.
Et pour cause : on a droit à du nudisme-voyeurisme décomplexé, à des scènes du pipi dans les bois, du pseudo porno violent ou des dialogues mal joués et vraiment débiles. Et j'ai regardé en VO. On ne peut même pas se cacher derrière une mauvaise traduction.
Quel est l'intérêt de ces scènes ? Si c'était pour montrer une bande de débiles pré-pubères à une époque ou le moindre téton enflammait les cinés, on pouvait se limiter à un porno. Ou pourquoi pas à une star académie précoce, j'aurais compris. Mais là... C'est tout bonnement inutile et vulgaire.
Pourtant le pire arrive doucement. Les acteurs “interprètent“ une bande de soudards immoraux et cachés derrière le masque de réalisateurs sans scrupules. Seulement la pauvreté des dialogues et du scénario ne m'enlèvera pas de la tête que la volonté de ce film était juste de choquer, de montrer du nu et de la violence gratuite. Le meilleur exemple est le viol en réunion d'une indigène qui se termine par un empalement sur une pique, bien à la verticale et par là où on pense.
Il n'y a rien de crédible dans l'histoire, aucune réflexion, aucune analyse et encore moins dans la manière de filmer ces scènes, qui font di de la prudence la plus élémentaire. On ne peut donc même pas adhérer de loin au documentaire, et pire, justifier le style "found footages" avant l'heure.
Juste du gratuit et du crade. Et ce ne sont pas les quelques dialogues joués par des acteurs au rabais dans un studio à la con qui me feront changer d'avis. Ces scènes sont un prétexte pour envoyer le reste à la tronche du spectateur, absolument pas pour développer une histoire. Comment peut-on crier au génie ?
Voilà pour le côté réaliste.
Ensuite vient pour le côté “gore“. Et là encore c'est la déception, car on a le droit au meilleur du pire du found footage. Shaking cam, flous “artistiques“, pellicule faussement détériorée, mauvais goût, mauvais effets spéciaux et manque de réalisme, justement.
Là où on pourrait encore se dire que la carte est jouée à fond, le compte n'y est pas. Enfin, on voit bien que les "viols", les "meurtres" et les scènes de de gore sont factices dans la mesure où les pauses ne sont pas crédibles, les effets spéciaux grossiers et le sang beaucoup trop fluorescent... Même avec une pellicule dégueulasse...
Je reformule : heureusement que ce ne sont pas de VRAIS viols ou de VRAIS assassinats. Je veux seulement dire que la volonté de choquer du réalisateur s'arrête là où précisément elle devrait être jouée avec plus de réalisme.
C'est juste consternant quand on analyse ce qui a été dit sur le film à sa sortie.
Bref, ce film est vulgaire, mal joué, mal réalisé et même si il peut être considéré comme le précurseur du genre, il n'en pour autant qu'un des pires films que j'ai jamais vu. Regroupant un palmarès impressionnant de tares impardonnables, même pour faire passer un message. On n'est plus dans le cinéma, on est dans l'abject, purement et simplement. Et si je dois effectivement ne retenir qu'un seul dialogue, c'est presque le mot de la fin : "John, I want this material burn. All of it" et j'ajouterai "Quickly".